Burkina Faso, de nos jours. A Ouagadougou, Hippolyte se réunit souvent avec des amis comédiens dans un petit troquet pour passer du bon temps. Le jour où la splendide Adjaratou s'arrête à sa table, il tente alors de la séduire ... et de la demander en mariage ! La belle demoiselle répond vaillamment à ses plaisanteries, notamment sur l'incompatibilité de leurs ethnies, et le provoque bravement en défiant notre fanfaron. Elle acceptera son invitation s'il réunit la modique somme d'un million de francs CFA en sept jours (soit environ 1500€). Hippolyte se lance alors dans une semaine faite d’idées alambiquées ou saugrenues pour vite remplir son portefeuille. Tous ses amis vont l'aider dans cette quête. Il enchaîne des contes racontés dans des taxis ou des aubes dansantes dans un café improvisé baptisé « Ting Tang Sap Sap ». Il pourra néanmoins compter sur le soutien de sa famille et de ses amis.

Tout commence par une simple blague et la vie d'Hippolyte en ressort bouleversée ! Ting Tang Sap Sap (ce qui signifie littéralement "débrouille vite vite") est avant tout une comédie sociale sur fond de conquête amoureuse. Cette plongée dans la culture ouagalaise se révèle dépaysante, surtout en cette période de Covid. Nous découvrons une Afrique à la fois sauvage, moderne et exaltante, et découvrons notamment le concept de "parenté à plaisanterie" qui autorise des membres d'une même famille, de certaines ethnies ou des habitants de telle ou telle région, à se moquer ou s'insulter, et ce sans conséquence. Le trait de Benjamin Vinck, dont il s'agit de la première bande dessinée, se révèle d'une grande finesse. Un bel ouvrage.