Batman - The Dark Prince Charming Intégrale
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 27 Novembre 2020
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Enrico Marini

Pour la première fois de son histoire, DC Comics a confié à un auteur de tradition franco-belge le mandat de réaliser une aventure de Batman originale et rédigée en français. Après avoir étudié les travaux de différents artistes, le choix des Américains s’est arrêté sur Enrico Marini, dessinateur des séries Le Scorpion et Les Aigles de Rome, toutes deux publiées chez Dargaud. C’est encore pour la même maison — qui possède aussi Urban Comics éditeur de DC en français — que paraît Batman ; The Dark Prince Charming, un diptyque complètement indépendant de la chronologie officielle de Batman. DC a donné à Marini carte blanche en lui cédant les clés de Gotham avec la permission de s’amuser avec ses jouets inestimables pour tout admirateur du chevalier noir. À la lecture, le plaisir de l’auteur est évident et il s’éclate en intégrant quelques-uns des personnages les plus emblématiques de la saga comme Catwoman, le Joker, le commissaire Gordon et Harley Quinn. En évitant de se perdre dans un monde qui offre trop de possibilités, Marini nous présente une histoire classique de Batman, simple et linéaire : Après avoir connu un échec lamentable sur son dernier coup, le Joker surprend à la télé une nouvelle opportunité d’affaires. Une femme affirme que sa fille de huit ans est l’enfant du milliardaire Bruce Wayne. En effet, Mariah Shelley, une ex-serveuse, réclame à Wayne 10 millions de dollars et une reconnaissance de paternité. Dès lors, le sinistre bouffon et sa sadique muse Harley Quinn, décident de profiter de l’occasion pour kidnapper la fillette et l’enfermer dans une cave sombre pour une raison encore floue. Bouleversé en apprenant la nouvelle, Bruce Wayne/Batman se mettra sur les traces de son ennemi juré. Il sillonnera Gotham et violentera, sans état d’âme, quiconque sera susceptible de lui donner des renseignements. La vie d’une enfant est en jeux et chaque minute compte. Que la petite soit ou non sa fille, Batman est prêt à jouer dur pour la retrouver.

Chose certaine, Marini connaît bien son Batman et l’on sent qu’il a fait ses devoirs. L'auteur affirme qu’avant de se lancer dans l’aventure, il a relu Moore, Miller, Loeb, Snyder et Capullo. Cet exercice permet à Marini de nous offrir un Batman sombre, torturé et brutal. Le Batman de Marini rappelle celui de Christopher Nolan : plus intérieur, loin des gadgets, plus près du polar et de l’enquête. Le Joker est pour sa part dément et sanguinaire pour notre plus grand plaisir. Marini rend un scénario qui met l’accent sur la psychologie des personnages et des situations, jouant avec l’angoisse et l’inquiétude. Marini ne bouleversera pas la « batmanographie » avec The Dark Prince Charming, il en est conscient et il l’affirme explicitement, il ne tenait pas à refaire Dark Night Return de Miller. Il voulait seulement faire une bonne histoire de Batman et la deuxième partie de l'intégrale change rapidement d'ambiance, offrant un récit plus léger et atmosphérique. La focalisation sur les ennemis conduit à un ton paradoxalement plus édulcoré, pas au point de la série télé des années 1960, mais en tout cas plus proche des dessins animés Batman, illustrant bien la dualité du personnage. Quoi qu’il en soit, la petite révolution de ce Batman européen est graphique. Ses cases, son découpage et son trait assumé en font une œuvre foncièrement franco-belge. Les couleurs et les contrastes en quadrichromie sont magnifiques et représentent un intérêt capital. 

VERDICT

-

Marini réussit à s’approprier complètement le héros et son univers sans jamais les dénaturer. C’est pour cette raison que Batman The Dark Prince Charming reste un incontournable dans la bédéthèque de tout admirateur francophone de l’homme chauve-souris.

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