Get Out
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 05 Septembre 2017
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Réalisé par Jordan Peele.

Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean, lors d'un week-end sur leur domaine dans le nord de l'État. Chris commence par penser que l'atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d'incidents de plus en plus inquiétants lui permettent de découvrir l'inimaginable.

Comme toutes les grandes comédies, « Get Out » fait du langage un problème permanent, une voie sans issue dont la maison familiale n'est qu'une illustration. Peele trouve dans le visage très plastique de Daniel Kaluuya l'interprète rêvé de toutes les torsions, frustrations et rictus possibles auquel le parlé américain contraint et clive les groupes sociaux dans leurs cases respectives, bien au-delà de la couleur de peau. L'absence de militantisme, même larvé, au profit d'un portrait plus insidieux et ironique de l'Amérique blanche post-Obama, gagne en finesse et en observations redoutables de précision sur la bienséance et le politiquement correct dans le premier acte, celui du « week-end chez les beaux-parents ». Comme dans toute comédie moderne, le malaise y est le moteur de la satire. La façon "château de cartes" qu'ont les clichés et fantasmes blancs sur les Noirs de s'empiler dans la séquence de garden party (un Japonais demandant au héros de parler de son « expérience d'Afro-américain ») provoque une sensation d'effroi grandissant et de dégoût dont se sert Peele pour basculer d'une dimension dans une autre, et faire grincer au maximum les jointures. Comme tout grand film d'horreur (Craven, Cronenberg, Carpenter, Shyamalan), « Get Out » utilise une parabole de classe (sociale, raciale, de genre... peu importe en fait) assez grossière, drôle, politique, archi-morale au fond, pour faire du corps le seul véritable « territoire à défendre » pour reprendre les mots de Craven. Faire du premier film le miroir de l'autre est une idée brillante, qui décuple la force satirique et culmine dans un jeu de massacre final jouissif dans son économie et la précision de son découpage (qui étonne de la part d'un novice en réalisation). Après le retour brillant de Shyamalan avec « Split », 2017 sera décidément l'année Blumhouse.

VERDICT

-

"Devine qui vient dîner" humoristiquement et horriblement post Obama. C'est un film de genre très malin. L'opposition noirs/blancs est présentée de manière originale et très inattendue. L'horreur progresse au fil du récit en même temps que le sentiment d'angoisse du spectateur.

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