Ile de Lipari (Sicile). Comme tous les jours depuis des années, Amadeo se rend en vélo chez Don Palermo pour lui lire son horoscope, et l'écouter raconter son enfance. Ce vieil aveugle, désormais en fauteuil roulant et la canne à la main, était autrefois artiste de cirque, plus exactement montreur d’ours aux États-Unis. Son père assassiné, sa mère remariée, Palermo n'avait plus goût à rien. Un jour, sa route croisera celle d'un mafieux local, Don Pomodoro. Sans hésiter, ce parrain abat l'ours qui était le seul compagnon de Palermo, et lui propose de venir son assistant. L'adolescent accepte cette requête, et entre brutalement dans le monde des adultes. Pire, il devient tout ce qu'il déteste, un adepte de la violence gratuite, et son seul rayon de soleil viendra de Mietta, la petite fille de Don Pomodoro. Sans surprise, l'histoire va se développer en parallèle sur deux époques (dans les années 1930 et dans le temps présent) avant qu'elle ne finisse obligatoirement pas se rejoindre.

La peau de l'ours bénéficie d'une réalisation pour le moins soignée. Les décors sont riches en détails, les couleurs style sépia ne manquent pas de charme, quant aux personnages, il sont plein de lyrisme et de poésie. Le scénario ne fait pas preuve d'une grande originalité, mais l'album laisse libre cours à l'imagination, et offre un récit intéressant qui ne porte aucun jugement moral sur les actes de ses personnages, laissant aux lecteurs leur libre arbitre.