Cuba, 1958. A la sortie d'un célèbre casino de la ville, un américain, par ailleurs ami personnel d'un baron de la drogue local, est assassiné dans un guet-apens monté par deux membres de la guérilla. Le chef de la pègre, Santo Trafficante, et le président Batista (dont la dictature sera renversée quelques mois plus tard par la révolution castriste) sont sur le qui-vive. Le jeune Joaquin, employé d'un luxueux hôtel, ne comprend que tardivement que son frère ainé Carlos, l'a entraîné dans une sale affaire. Ce dernier s'est en effet attaqué à un important membre d'une organisation criminelle, et a dérobé les recettes de la drogue à Cuba. Sentant le vent tourner, Carlos a confié la précieuse mallette à Joaquin, qui découvre rapidement que sa vie est en danger. Les hommes de Santo Trafficante remontent en effet rapidement sur la piste de la famille de Carlos. Le jeune homme n'a pas d'autres choix que de prendre la fuite vers la Floride en embarquant dans un prestigieux paquebot aux bras d'une ravissante femme, par ailleurs la protégée de Trafficante dont il s'est amouraché (et ce n'est absolument pas réciproque). Pour la conquérir, il lui promet de l'emmener jusqu'à Hollywood où ils pourront débuter une nouvelle vie, mais la route s'annonce périlleuse avec toute la mafia cubaine désormais aux trousses ...

Premier volet d'un diptyque, Perico séduit par son scénario savamment orchestré et distillant un suspense haletant. Le contexte historique est particulièrement intéressant et permet de (re)découvrir Cuba en sorte de base arrière des États-Unis à la réputation aussi sulfureuse que pouvait l'être Las Vegas en son temps.  Le régime avait en effet transformé l'île en gigantesque lupanar dédié aux casinos et à la drogue. Perico désigne d'ailleurs dans l'argot espagnol la cocaïne. On appréciera également l'élégante ligne du dessinateur (déjà auteur de "Pin-Up"), ainsi que les couleurs vives et chaude donnant vie à ce polar des années 1950.