Mr. Nobody est une série seinen en trois tomes, initialement publié au Japon aux éditions Tokuma Shoten. L'intrigue met en scène le détective Kawai, un homme à priori sur de lui, et qui a réussi tant sur le plan professionnel que sur le plan affectif (il s'apprête d'ailleurs à se marier).  Et pourtant, la vie de Kawai n'a rien de simple : L'homme est constamment hanté par des visions, celle d'un match de baseball dont il est le seul à se souvenir, et d'autres moments à l'origine beaucoup plus nébuleuse. Sa mémoire semble altérée, et pourtant le voilà expédié en Russie, où le mystérieux Mr. Nobody lui a laissé des instructions. L'homme semble en effet tout savoir sur son passé. C'est ainsi que Kawai débarque dans un motel russe on ne peut plus glauque, avec trois autres gars et une jeune femme qui ne savent pas non plus ce qu'ils font là. Le téléphone retentit : Mr. Nobody communique alors de nouvelles instructions. Il leur suffit d'ouvrir le wagon d'un train en pleine nuit. Une tâche assez anodine de prime abord, et pourtant un homme les prend en chasse et massacre deux d'entre eux. Kawai parvient à s'enfuir avec la fille, mais quelqu'un est à leurs trousses sans que l'on ne sache réellement pourquoi. Et qui est donc ce Mr. Nobody qui semble en savoir beaucoup sur les forces en présence ?

Même si beaucoup de questions lui viennent à l'esprit, Kawai n'a pas beaucoup de temps pour se reposer, le détective étant toujours pourchassé par un mystérieux tueur ... qui lui ressemble énormément.  En remontant la piste du wagon, il finit malgré tout par trouver une piste solide, et a mettre à jour un sombre passé caché au plus profond de la Russie. Les révélations seront nombreuses dans ce tome 2 de Mr Nobody, et l'on sait déjà presque tout sur la réelle identité de Kawai, un personnage dissimulant des secrets dont ils n'avait pas forcément conscience. Reste désormais à découvrir qui est l'énigmatique Mr Nobody. Pour appuyer son récit glauque, l'auteur Gô Tanabe peut compter sur des dessins sombres, des décors très encrés et des visages marqués même si parfois un peu trop statiques. L'atmosphère russe est assez bien rendue, et ajoute encore de la tension à un récit complexe mais brillamment mis en scène.