My Soul to Take
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 29 Octobre 2014
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Réalisé par Wes Craven.

Dans la petite ville de Riverton, un homme accusé de meurtres disparaît sans laisser de trace le jour même de la naissance de sept bébés. Sept ans plus tard, le serial killer semble de retour. Les adolescents qui célèbrent leur anniversaire sont tués un à un. Parmi eux, Adam Heller décide d'enquêter, désirant trouver le responsable qui pourrait très bien être la réincarnation du célèbre tueur en série. Le psychopathe s'est-il réincarné dans l'un des sept ados, ou a-t-il survécu à cette nuit où il fut laissé pour mort ?

My Soul To Take (2010 aux États-Unis, sorti en France en salles deux plus tard) ne donne pas le temps de se reposer sur ces beaux gosses décervelés et brutaux, forcément capitaines de l'équipe de rugby, ce trio de mean girls, dont la meneuse froide révèle forcément une sœur fragile, cette WASP rousse forcément fervente tendance Shyamalan, cet aveugle plus lucide que tous et ce duo de nerds, buddies parfois digne du burlesque (l'instant magnifique où ils s'observent à faire les mêmes gestes et dire les mêmes choses dans le couloir avant d'entamer une chorégraphie proche de la scène du miroir de Duck Soup des Marx Brothers). Craven part du cliché, le plus éculé possible, pourvu qu'il n'y parvienne jamais : le burlesque mène au tueur (comme dans Nightmare), les poursuites sur des fausses pistes où la tension se perd soudain, les niveaux de réalité enchâssés s'écrasent les uns sur les autres dans une perplexité partagée par le spectateur, un peu déceptive mais enterrée sous un goût facétieux pour les coups de théâtre à répétition. Craven n'est jamais aussi habile que lorsqu'il enfile les actions à vitesse dans l'étourdissante séquence d'introduction en flashback, aux points de vues aussi schizophrènes pour le tueur que pour le spectateur. A ce titre empathique (et emphatique), il crée ici un de ses plus beaux personnages, l'anti-héros Bug (Max Thieriot) assailli par les âmes des morts autant que par les fausses pistes et chausse-trappes du récit, dont la plus grande culpabilité est d'être trop naïf et l'incertitude d’être au monde est la plus grande douleur. La fin du film, décevante, est la conséquence des dégâts collatéraux qui ont affectés le long métrage.

VERDICT

-

Réécritures, recastings, retakes, blocages des distributeurs : en tout plus de trois ans (Craven répétait à sa femme : « Celui-ci aura ma peau! », quelques années après son quadruple pontage), sans parler de la réception critique désastreuse du film aux États-Unis expliquent ce retard du film en Europe où il a failli ne jamais sortir. Mais cette finale simple est finalement bienvenue : elle dégonfle avec une dérision peu commune un scénario de tous les possibles dans un univoque qui aplatit le genre à sa propre suffisance : un réveil poisseux de la métempsycose.

© 2004-2024 Jeuxpo.com - Tous droits réservés