Ce tome 2 de Mort au Tsar conclut le diptyque initié l'an dernier et qui faisait déjà suite à la série "La Mort de Staline". L'intrigue débute le 17 septembre 1904 à Moscou, lorsqu'une partie de la foule se révolte contre les autorités locales, incarnées par le gouverneur général Sergueï Alexandrovitch, grand duc assassiné le 17 février 1905. Face à la pression, il lâche son mouchoir, le signal pour que les soldats tirent sur la population et matent la révolte. Une situation qui n'a pas échappé à Georgi qui désire plus que tout assassiner Alexandrovitch, quitte à y laisser lui même sa vie. Alors que le premier opus présentait le point de vue de la victime, cette BD s'intéresse cette fois à l'investigateur du complot, en marge des révolutions russes de 1905.

Nous découvrons donc l'organisation de la cellule, et le quotidien d'un poseur de bombes. Ce qui retient surtout l'attention, c'est la personnalité du chef, d'une terrible froideur, et qui se méfie de tout le monde (même de ses hommes). Sur de lui, il ne laisse rien au hasard, au contraire de sa future victime rongée par le doute. La mise en scène est toujours aussi efficace, et malgré la grandiloquence de certains événements, la lisibilité n'est jamais prise en défaut. Le dessin de Thierry Robin confère une grande élégance à l'ouvrage et le scénario de Nury nous plonge directement dans la tête du terroriste, ce qui change des ors de la monarchie autocratique. Bien sur, le scénario prend quelques libertés avec la réalité historique, mais le cadre permet en tout cas de découvrir que tout n'est pas noir ou blanc à cette époque ...