White Trash est un comics britannique sorti l'an passé aux éditions Titan Comics. Il s'agit plus exactement d'une réédition d'une série lancée en 1992, composée de quatre numéros. L'intrigue nous propulse dans un périple pour le moins déjanté à travers les États-Unis. Un road movie dans lequel Dean, rock star en herbe (et accessoirement surfeur fainéant) décide de faire de l'auto-stop à travers le pays. Il est finalement embarqué par un fou dans une Cadillac rose, qui n'est autre que The King, le légendaire rockeur aux vêtements lamés d'or (et parodie d'Elvis) cherchant à rejoindre Las Vegas. En attendant, ils circulent dans les bas-fonds du milieu suprématiste évangélique blanc, ce qui promet une bonne dose de violence. Les anti-héros ont le chic pour attirer les ennuis et se retrouver dans des situations inextricables. En effet, le King veut effectuer un retour musical en se produisant à Vegas, mais il aime provoquer les autres et déclencher des bagarres. Bientôt la moitié de l'Amérique se retrouve derrière eux et ils sont recherchés pour d'innombrables crimes.  Pourtant, ils finiront par arriver dans la cité du vice, avec une armée de policiers lourdement armés aux basques, ainsi que des "rednecks" et des miliciens. La ville ne risque pas de s'en remettre ...

L'humour de Gordon Rennie (Judge Dredd, Rogue Trooper) est tout à fait anarchique, typiquement anglais et parfois tout simplement stupide. Il joue sur l'exagération et les poncifs du genre. Le graphisme de Martin Emond (Lobo) dépeint un monde de violence et de haine, malgré une avalanche de couleurs vives. Le rendu est très efficace, et cette histoire unitaire est un véritable plaisir de lecture.