Les événements décrits dans L'Année de la Chèvre se déroulent quinze ans après le précédent album. Bernadette, la jolie blonde que Franck avait côtoyé, a désormais 36 ans. Elle est désormais mariée avec Simon et mère de deux enfants (Eliot et Anaïs). L'année de la chèvre vient de débuter dans l'astrologie chinoise, et c'est justement son signe. Portée par les bonnes résolutions de début d'année, Bernadette va se remettre au sport avec sa sœur Cécile, et tombe peu à peu sous le charme du coach Samuel. Hasard ou coïncidence, Bernie lit le soir la chèvre de Monsieur Seguin à son fils Eliot, où l'auteur s'interroge si l'herbe est "plus verte dans le pré du voisin". Troublant. Quoiqu'il en soit, la trentenaire semble s'ennuyer dans son couple, et les relations avec Anaïs (elle aussi du signe de la chèvre) vont se tendre, la jeune fille étant en pleine crise d'adolescente. Les non-dits se multiplient dans la famille, sa sœur Cécile entretenant une relation lesbienne cachée, et sa mère a elle choisit de replonger dans l'alcool pour s'évader de son quotidien pesant.

Si la première partie s'intéresserait aux problèmes de l'adolescence, l'Année de la Chèvre évoque les soucis rencontrés par les couples approchant de la quarantaine. C'est l'heure du bilan pour Bernadette, devenue professeur des écoles, et mariée à un graphiste qui commence à la fatiguer. Le livre est composé de plusieurs tranches de vie, en interaction avec des personnages récurrents et bien sur, le lecteur se retrouvera forcément (à un certain degré) dans les états d'âme de cette femme. L'histoire de Bernadette est entrecoupée de petites scènes oniriques, en liaison avec l'histoire du soir qu'elle raconte à son fils (la chèvre de monsieur Seguin). En ce sens, la construction demeure très fidèle au premier opus, mais à présent François Duprat dessine la majorité de l’album tandis que Vanyda s'occupe des parties imaginaires. C'est d'ailleurs Vanyda qui a également composé ce scénario.