Argentine, 1925 : Gustave Babel, ex-tueur d'une mafia parisienne dénommée La Pieuvre, capable de parler toutes les langues du monde, est abattu par ses anciens employeurs. L'ancien professionnel ne s'est pas méfié, son tueur n'étant qu'un enfant ! Alors qu'il est en train d'agoniser, Gustave repense au jour où sa "carrière" a commencé à lui échapper. En juillet 1913, La Pieuvre l'envoie abattre un homme, mais le contrat s'est mal passé, la victime était déjà morte à son arrivée ! Six mois plus tard, un nouveau contrat entre en jeu, sauf que l'homme se suicide sous ses yeux. En 1914, Gustave est infiltré dans les rangs de l'armée allemande, mais sa cible est éliminé sous des tirs d'artillerie. La Malédiction de Gustave Babel est un récit sur un tueur à gage qui ne tue personne au final. En effet, ses victimes disparaissent mystérieusement avant qu'il ne puisse les assassiner ! Seul indice, Gustave est victime de visions depuis l'incident de 1913, lui qui ne rêvait jamais ...

L'ambiance du récit est très étonnante car le personnage décrit n'a rien du tueur à gages froid et sanguinaire que l'on a l'habitude de croiser au sein des polars. L'intrigue est en réalité inspirée par "les fleurs du mal" de Charles Baudelaire", et dans une des premières scènes, Gustave se fait arrêter dans un train pour avoir lu ce roman interdit alors. Une ambiance unique se dégage de cet album fantastique mêlant mafia, personnages aux talents hors du commun et visions cauchemardesques. L'intrigue vous tiendra jusqu'au bout en haleine, et comme l'indique le sous-titre, peut être que les contes de la pieuvre continueront sous une autre forme. Le graphisme fin est soutenu par une bichromie variable selon les moments, et on retrouve le style habituel de l'auteur, facilement reconnaissable.