Secret Weapons
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 18 Mai 2018
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Eric Heisserer
Dessin : Raul Allen et Patricia Martin

Que le canon de la beauté nous affecte lorsque nous prenons de nombreuses décisions au quotidien est une réalité, dans le sens où cela peut affecter nos relations avec les autres, mais aussi pour les objets, matériels et immatériels. Cela signifie fondamentalement que nous avons une série de caractéristiques idéalisées, en partie par notre société et en partie par notre propre subjectivité, qui relève toujours de l'art. Dans le cas du monde des super-héros, leur beauté physique traditionnelle s’accompagne de pouvoirs qui nous rapprochent de cet idéal de perfection de l’esprit collectif (force, fuite, télépathie, agilité, intelligence ...) ainsi qu’un concept du bien et du mal bien placé où il est créé (généralement les États-Unis). Au fil des ans, le monde de la bande dessinée a été de plus en plus audacieux et différents auteurs ont joué avec ces concepts. Même dans Valiant, tous ses personnages ont quelque chose à dire en ce qui concerne cet idéal de perfection sociale (en particulier le pays susmentionné). Meurtriers, guerriers impitoyables, alcooliques, toxicomanes, obèses, communistes, égoïstes… bref, proches de la réalité. Cela dit, passons au sujet des psiotiques, des êtres qui obtiennent des capacités spéciales après avoir été activés, des capacités qui ne sont pas déterminées au préalable et qui correspondent néanmoins toujours aux idéaux mentionnés ci-dessus, mais que se passerait-il si ces pouvoirs n'étaient pas aussi parfaits ? Et si elles ne sont pas utiles ?, Ces questions constituent la base des armes secrètes. Jusqu'ici, nous avons vu les psiotiques les plus intéressants dans leurs différentes faces, la Fondation Harbinger de Toyo Harada, Les Renegades de Stancheck, Livewire avec Unity ou ceux qui se rangent à leurs côtés comme Archer, plus attrayants en termes de pouvoir. Secret Weapons vient combler cette lacune, celle des personnes qui, apparemment, ne servent à rien d’utile et c’est pourquoi elles sont mises de côté. Eric Heisserer signe le scénario de ce volume. On peut voir son travail dans des scénarios de films d’horreur tels que Destination Finale 5 ou Dans le Noir, des sujets métaphysiques tels que Contact et des projets futurs de Valiant dans des films tels que Bloodshot avec Vin Diesel . Effacez tout ce qui précède, Secret Weapons ne ressemble à rien d'autre, c'est un travail plus détendu avec une touche triste mais une dose d'humour parfaite, qui se lit bien et intrigue du début à la fin.

La mini-série valorisée ici précède la deuxième édition de Harbinger Wars, mais Secret Weapons est un volume autonome, il se lit parfaitement sans rien connaître de l’univers Valiant et, à l’exception de Livewire, ses personnages sont nouveaux. Il est vrai que vous appréciez davantage le recueil si vous connaissez des détails du passé, tels que la vie de Livewire, le travail de Toyo Harada et sa fondation, ou ce qui est un psiotique, mais cela n'a pas d'importance de ne pas le savoir puisque le comics présente tout l’environnement sur lequel tourne l’intrigue. Le travail de présentation générale et particulière de chaque personnage est très précis. L'idée de base est géniale, tous les pouvoirs des psiots ne sont pas utiles et Toyo Harada en a activé de nombreux, ils sont parfois membres de la Fondation Harbinger et n'ont pas de but précis. C'est ainsi qu'ils trouvent des personnages capables de faire briller des objets, de les transformer en pierre mais incapables de bouger, de parler aux oiseaux ou d'invoquer des objets avec désinvolture et sans motif. Harada entre en guerre, comme on le voit à Imperium, et ces gens le gênent. Toutefois, ce ne sont pas des pouvoirs utiles pour Harada, mais bien pour tout le monde. C’est un jeu magnifique, avec des idéaux qui nous rapprochent de la perfection, qui fait progresser le travail en acquérant un message qui peut justifier la valeur de ce qui est différent. Et si elle frôle la perfection, la beauté absolue, est l’œuvre de Raúl Allén et de Patricia Martín , deux noms qui devraient suffire à la vente d’une bande dessinée. Son récit est net et clair, ses séries de pages rendent le comics très dynamique. Avec un dessin comme celui-ci, il est impossible de s’ennuyer et le volume parvient à nous donner une poignée de personnages tout à fait normaux dans leur esthétique mais qui reflètent leur propre identité et se distinguent sans avoir besoin de costumes flashy. Inutile de dire que le travail avec Livewire est impressionnant, une bonne nouvelle car ils seront responsables de la nouvelle série régulière du personnage. En quatre numéros, les personnages parviennent à en faire beaucoup plus que beaucoup d'autres héros dans une dizaine de volumes. Ils savent que Harada ne les veut pas à ses côtés et ils le comprennent, ils ont eu la malchance que leurs pouvoirs soient comme ceux-là et chacun les accepte à leur manière, bien que cela déprime certains plus que d’autres, mais ils essaient tous de mener une vie relativement normale. L’aventure qu’ils vont vivre ici est destinée à les faire grandir, ou à mourir… Cela dépend déjà de l’affection des auteurs pour chacun d’eux, mais ce qui grandit sans aucun doute, c’est la variété de l’univers Valiant.

VERDICT

-

Secret Weapons est l'une de ces œuvres directes et simples qui contient différents niveaux de lectures, de nombreuses nuances et qu'il convient de mettre en avant. On peut seulement espérer que cette saga ne restera pas méconnue, car elle vaut vraiment la peine d'être parcourue pour sa qualité ou parce qu'il s'agit d'un prologue à Harbinger Wars II. Cette série se termine par une promesse pour plus à venir, c'est une très bonne nouvelle.

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