Paris au milieu du dix-huitième siècle. De nouveaux airs parcourent l'Europe, les airs d'une révolution qui est sur le point d'arriver. Les ténèbres baroques commencent à disparaître pour laisser place à la lumière des Lumières. Pendant ce temps, l'ordre social faiblit : la noblesse commence à se tasser et les gens du peuple prennent de plus en plus conscience de leurs revendications et de leur pouvoir. Dans tout ce mélange explosif, une série d'intellectuels se réunit chaque semaine pour discuter de l’écriture de ce qui sera le travail d'une vie, le recueil de toutes les connaissances humaines : l'Encyclopédie. Guidé par l'écrivain Denis Diderot et avec des membres de la stature du philosophe Hume, le groupe recrute une artiste jeune et talentueuse, Marie, pour illustrer l'encyclopédie. Mais la tâche à laquelle ils seront confrontés sera plus difficile qu'une simple formulation. Les menaces de leur travail proviennent également des courants réactionnaires et pro-monarchiques qui vont combattre les forces du changement. Des chevaliers mystérieux appelés des croisés sont-ils impliqués dans la mort de l'un des encyclopédistes ? Diderot doit faire face à cette énigme et dans tout cela, l'innocente Marie sera de plus en plus impliquée. Ceci est le point de départ pour Les encyclopédistes , le roman graphique publié par Robinson et l'œuvre de José A. Pérez Ledo et Álex Orbe.

Cet ouvrage est un thriller qui se débrouille admirablement face la tension tout au long de l'histoire. José A. Pérez Ledo, scénariste et écrivain de deux romans, appuie sur les touches appropriées pour nous guider dans les rues obscures de Paris, de manière à nous demander, à l'instar des protagonistes, qui est celui qui guette le groupe des gens éclairés. Le style d'Álex Orbe, qui a remporté l'une des bourses pour la création de bandes dessinées octroyée par le Département de la culture du gouvernement basque lors de son premier appel à projets en 2017, a un parfum résolument franco-belge. Son style fait preuve d'un fonctionnement intelligent de la palette de couleurs limitée utilisée. Mais sa ligne est plus agile et dynamique que le caricaturiste typique de la bande dessinée : on peut voir dans son travail son passage dans le monde de l'animation.