Parmi les jumeaux de Matelot, l'aîné est mort et le plus jeune a disparu. Le bûcheron décide de retrouver le garçon, craignant le pire. Peu de temps après son départ avec son ami Antonio, ils tombent sur une jeune fille aveugle en train d'accoucher. Cette étrange circonstance est typique de leur voyage au cœur de la forêt. Matelot et Antonio découvrent que, bien que le jumeau perdu soit en vie, il est la cible d'une chasse à l'homme. Alors que les deux amis tentent de sauver le jeune homme, les aventures se déroulent à une vitesse vertigineuse. Le filet se resserre autour des trois hommes jusqu'à ce que l'un d'eux soit piégé et tué. Et alors seulement commence l'action réelle de ce remarquable roman picaresque. Dans l'univers de Giono, cette histoire d'amour primitif et de vendetta s'inscrit dans un paysage intemporel de fleuve, de montagne et de forêt. Avec son histoire tendue et rythmée et son cadre pastoral, La chanson du monde montre que le monde naturel et ses saisons pourrait avoir quelque chose à nous apprendre. Les personnages sont moins des personnes à chair complète que des éléments naturels incarnant des personnes, des forces de la nature, mais cela ne nous dérange pas, car il a les impulsions de base tellement justes. C’est l’histoire (presque comme un western classique) d’un homme cherchant à traverser une campagne française impitoyable et intemporelle pour son fils, qui, craint-il, a été enlevé et tué par un groupe de filous. Mais cela se complique car un groupe cherche son fils pour avoir épousé une fille contre la volonté de tous.

On sent qu'il y a plus que l'intrigue de surface dans l'histoire, étrange, mystique, symbolique, non identifiée quant au lieu et au temps. L'intrigue décrit, symboliquement, différents types d'amour, l'amour du lieu et des circonstances, l'amour de l'occupation, la luxure, l'amour romantique, l'amour protecteur, l'amour idéaliste. Jacques Ferrandez nous en livre une magnifique adaptation en bande dessinée, les aquarelles sont sublimes et beaucoup d'émotions émanent des pages. Tout en gardant les dialogues de Jean Giono, l'auteur transformer le roman en un western du haut pays provençal.