Route End est une série qui s'est récemment terminée au Japon en huit tomes aux éditions Shueisha. Témoin de la mort de sa mère qui s'est suicidée devant ses yeux, Taji Haruno souffre encore de ce traumatisme aujourd'hui. Il a choisi une carrière très spéciale : nettoyer les scènes de crime, afin de sauver l'âme des victimes. Mais les fantômes des cadavres n'ont toujours pas lâché Taji. Un jour, il doit effectuer un travail spécial, après qu'un tueur en série nommé END ait fait des ravages dans son quartier. L'affaire prend une tournure personnelle lorsqu'il découvre que son patron, qu'il considère comme un vrai père, est peut-être impliqué dans ces morbides mises en scène. Taiji décide de retrouver le meurtrier alors que sa confiance en la police décline de plus en plus. Pourtant, Akina Igarashi, l'une des détectives responsables de l'investigation, a beaucoup de points communs avec Taji, et le destin vont les faire se rencontrer accidentellement. Avec un fort motif d'assassinat, l'auteur commence par décrire la tactique, la cause du projet, le processus, pour faire sortir le meurtrier. Kaiji Nakagawa a ouvert un monde rempli d'obsessions passées, à propos de la vie et de la mort mort, de la douleur ou l'impuissance, de la haine cachée après avoir souffert. Les meurtres continuels causés par End sont une combinaison de nombreuses histoires apparemment sans rapport, de personnes qui ne se connaissent pas. Et pourtant les circonstances sont liées les unes aux autres.

Dans ce tome sept, Taji ne se remet pas des terribles révélations sur l'affaire End. Le fameux tueur en série n'était autre que son jeune frère Masato, autour dire que non seulement le nettoyeur est sous le choc de cette nouvelle mais il va également devoir gérer (ainsi que sa famille) le harcèlement des journalistes et des proches des victimes. Désormais, les enquêteurs vont tenter de cerner les motivations qui ont poussé un jeune homme apparemment bien sous tous rapports à commettre l'irréparable. Place donc à un flashback remontant au temps du premier meurtre, cette fois étudié du point de vue du tueur. La suite permettra de découvrir des chapitres très variées, mais toujours avec Masato au centre du jeu, que ce soit sur son interrogatoire, ses proches (en particulier Taji et Aoi)  ou encore ses victimes. La situation est épouvantable pour Aoi, la femme du tueur, surtout qu'elle se remet à peine d'une longue maladie, tandis que l'auteur nous présente enfin les victimes de Masato qui étaient restées très anonymes jusqu'à présent. Quand le volume se referme, un nouveau rebondissement va se produire concernant Masato, et personne n'aurait pu voir venir ce coup d'éclat. L'auteur sait bien gérer les faux semblants, Route End force les lecteurs à deviner sans cesse la vérité sur End, confirmant ainsi le succès de la construction du complot. Il n'y a pas de visuel étincelant qui captive le cœur des gens, mais le dessin simple, presque minimaliste, des détails de Nakagawa représente un roman policier mystérieux. Cependant, minimaliste ne veut pas dire imprudent,. On peut dire que l'auteur Nakagawa Kaini accorde une attention particulière à la reproduction de la scène de crime ou à l'expression des personnages.