Infinity 8 tome 8 : Jusqu'au dernier
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 13 Mars 2019
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

Scénario : Lewis Trondheim 
Dessin : Killofer

L'Infinity 8 est un immense vaisseau spatial en forme de ville, abritant 88.000 passagers de 257 races, qui se dirige depuis deux semaines vers la galaxie d'Andromède. Le quinzième jour, le vaisseau se retrouve bloqué au milieu d'un cimetière spatial, composé d'un amas d'artéfacts, de bouts de planètes et de sépultures. La clé du mystère se trouve dans un lointain passé, quand la confédération intergalactique décide et organise le génocide des Tonn Shärs, aux pouvoirs temporels bien trop puissants au goût des autres races. Seuls 88 Tonn Shärs, dont le capitaine de l'Infinity 8 , seront gardés en vie et sous le joug de la confédération. Durant les trente années qui ont suivi le massacre, les 88 Tonn Shärs survivants ont feint l'ignorance, attendant patiemment de pouvoir se venger. Dans ce huitième et dernier reboot, l'heure de la vendetta a sonné. Les sept reboots déjà effectués par le capitaine lui ont permis de faire tomber les masques : pris d'une crise de violence, il met à mort tous les opérateurs du spatio-paquebot. Tous ? Pas exactement, le lieutenant Reffo étant sauvé in extremis par Hal. Remis sur pieds par la technologie des robots éveillés, Reffo élabore un plan visant à empêcher le capitaine de détruire la confédération par la création d'une armée de morts, se dressant de toute la nécropole. Un plan qui va nécessiter le renfort des six agents précédemment missionnés : l'agente Yoko Keren, l'impulsive Stella Moonkicker, le marshall Emma O'Mara, Patty Stardust, Ann Ninurta, Leïla Sherad et le petit Douglas. Une équipe de choc pour un final en apothéose !

Dernier opus pour recoller les morceaux en apportant une cohérence nécessaire à l'ensemble des huit volumes. Cette série ressemble décidément à une anthologie science-fictionnelle (pour ne pas dire un fourre-tout du genre). Le lecteur distant ne parvient cependant pas à savoir s'il s'agit d'un hommage - par exemple à Agar de Robert Gigi, paru dans le défunt Lucky Luke mensuel (1974-1975) - ou bien d'une parodie du genre. Peut-être un peu des deux : après tout, pour bien parodier il faut quand même comprendre et aimer son sujet de départ pour finalement lui savoir rendre correctement hommage. Ce raisonnement, tout droit sorti du neurone de secours du lecteur, aussi précis que (volontairement) tiré par les cheveux, résume à lui seul le sentiment qui prévaut après avoir refermé cet album. Pour adhérer aux huit scénarios de Lewis Trondheim, il faut en effet s'armer a minima d'un sacré sens du second degré (voire d'un peu plus dans l'échelle du recul réflexif). Par moment, le lecteur trop ancré dans le passé a même l'impression de parcourir une histoire qui n'aurait pas dépareillée dans Métal Hurlant au mitan des années 1970. D'où probablement ce goût douteux pour les phylactères en forme de spaghettis : tout simplement moches. Le graphisme de Killofer semble avoir puisé son inspiration dans un dîner arrosé entre Georges Pichard et Jean-Claude Mézières , à la fin duquel Moëbius se serait invité au dessert pour faire goûter des champignons millésimés issus de la réserve spéciale d'Alejandro Jodorowsky. Précision pour ceux que cela tenterait : l'album ne se fume pas !

VERDICT

-

Infinity 8 signe de la science-fiction pour le moins décalée. Ce qui était parti comme un délire entre amis, étonnera les habitués du genre. L'ouvrage s'amuse à briser les codes du comics, c'est divertissant et plus malin qu'on pourrait le penser de prime abord. Ce huitième épisode apporte une conclusion un peu fade à une série qui s'apprécie plus dans sa globalité.

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