Les Sœurs d'Ys est un récit d'un vieux conte populaire breton, qui se déroule dans une ville balnéaire protégée et construite comme par magie, appelée Ys. Semblable à l'Atlantide, c'est une ville magique qui est maintenant engloutie et que l'on ne reverra plus jamais. La reine Malgven, possédée par la magie des fées, vient de décéder et ses deux filles se retrouvent avec un père irresponsable et en deuil. La sœur aînée Rozen part à la campagne, se lie avec les animaux et les habitants du coin, et trouve même l'amour avec un roturier. La jeune sœur Dahut utilise sa colère et sa magie pour faire vivre la ville avec son père. Elle fait toutes les choses que personne d'autre n'est prêt à faire et il n'est pas clair si elle est vraiment "mauvaise" ou si elle fait simplement de mauvaises choses. Si elle ne les faisait pas, la ville tomberait dans la mer et les monstres marins qui la protègent attaqueraient tous les habitants, alors tous les meurtres qu'elle commet pour nourrir les monstres et la magie sont-ils vraiment si mauvais ? Hmm.

Comme dans beaucoup de contes populaires, il y a un message assez simple ici : soyez bons et gentils, pas égoïstes et envieux. (La sœur maléfique est aussi celle qui a des relations sexuelles). Il est assez clair ici que les deux sœurs ont essayé de gérer le désordre de leur père à leur manière. L'aînée en l'évitant, lui et ses responsabilités, la plus jeune en prenant tous les plaisirs possibles tout en faisant ce que personne d'autre ne fera. Vous sortirez du livre avec une forte aversion pour leur père et de l'empathie pour les deux sœurs. Nous ne pouvons pas dire grand-chose sur la façon dont leur relation se déroule sans gâcher entièrement le livre, mais quand Rozenn demande ce qu'aurait pu être leur vie s'ils étaient restés ensemble au lieu de se séparer après la mort de leur mère, est n moment décisif. Quant aux dessins, nous avons été d'abord rebuté par les visages des personnages. Tous les visages sont carrés, avec un profil plat et sans pommettes. Ou alors un visage totalement creux et des pommettes massives comme leur père. Cependant, le paysage est magnifique et une fois que l'on s'enfonce dans l'histoire, les visages bizarres ne sont pas perceptibles, sauf en tant que style distinctif. La palette de couleurs, qui s'adapte au décor océanique, est pleine de verts et de bleus, de bruns d'algues et de blancs et de rouges. Les panneaux sont pleins de mouvement, les cheveux et les robes flottent au gré du vent, l'eau et les collines semblant accompagner les deux soeurs.