Montréal, premiers jours de l'hiver. Roy Koks repense à l'expérience la plus marquante (et la plus traumatisante de sa vie). Quelques mois plus tôt, il était encore responsable de la prospection d'une exploitation minière située dans la province de Eeyou Itstchee Baie-James, région des Monts Otish, au Québec. A la fin de l'été, son équipe a été confrontée à une importante secousse sismique qui a provoqué l'effondrement d'une partie de terrain proche de l'exploitation. Roy et la géologue Natane se précipite vers la mine de diamant de "La grande Ourse" afin de déterminer l'étendue des dégâts. La violence du choc a fait apparaître une énorme faille donnant accès à une cavité souterraine. C'est là que git une étrange sphère en diamant noir totalement insondable. Les scientifiques n'auront de cesse de percer ce mystère, sauf que la sphère semble avoir un système d'auto-défense. Bientôt, le monde entier aura les yeux rivés dessus, sans compter que les tribus amérindiennes en revendiquent la possession. A l'intérieur du module se trouve un sarcophage occupé par une jeune femme blonde dont le visage est dissimulé par un masque qui ne semble faire plus qu'un avec son corps. Roy Koks finit par ressentir quelque chose pour l'inconnue, quelque chose qui le dépasse et qui n'a aucune explication rationnelle. Peu à peu, la belle au bois dormant nouvelle génération parvient à communiquer et donne enfin son nom : Adamante.

L'histoire de ce long récit ne manquera pas d'interloquer, de même pour l'origine réelle d'Adamante. Vient-elle d'un passé où l'homme était beaucoup plus avancé technologiquement que ne l'a retenu l'histoire officielle ? A-t-elle surgi d'une Terre parallèle où les siècles se sont écoulés différemment ? Est-elle tout bonnement une alien ? Cet événement troublant qui a littéralement changé la face du monde fait aujourd'hui peur aux autorités qui ont décidé de lancer une attaque nucléaire sur la sphère. Il faut détruire ce que l'on ne comprend pas. L'ouvrage nous présente un vaste flot d'informations et une relecture du premier tome ne sera pas de trop pour reconstituer la chronologie des faits. Encore que, il est difficile de situer véritablement où se passe l'action. Même si l'ouvrage prend pour cadre un univers très réaliste, le scénario évolue rapidement dans un flou artistique. Passé, présent, futur, rêve, réalité, difficile de fixer la frontière. Les dessins sont agréables dans l'ensemble, même si la densité du récit a quelques conséquences sur le degré de détails de certaines planches (l'auteur assurant le scénario et les crayonnés), les couleurs directes sont en tout cas magnifiques. Un cahier graphique termine l'ouvrage, avec des citations de philosophes et d'écrivains apportant des clés de lecture utiles.