Il y a quatre ans, le réalisateur Patrick Hughes a fait s'affronter Ryan Reynolds et Samuel L. Jackson pour la première fois. Bien que l'alchimie entre les deux acteurs principaux ait été parfaite, la tentative de Hughes de faire revivre le buddy movie, devenu entre-temps rare au cinéma, a échoué. La suite est encore pire, ce qui, comme pour le premier volet, est en grande partie dû aux proportions. Plus n'est pas toujours plus. Entre-temps, le message devrait être passé jusqu'à Hollywood. Dans le cinéma de superproduction contemporain, il semble toutefois que la limitation à l'essentiel n'existe plus, même s'il est possible d'aller plus vite, plus haut et plus loin. Les modèles de "Killer's Bodyguard" sont évidents : "48 Heures" (1982), "L'Arme Fatale" (1987) et "Rush Hour" (1998) en font partie. Mais là où, dans ces modèles, de simples policiers et petits criminels devaient résoudre des affaires claires avec des moyens limités, son imitateur et sa suite enchaînent les superlatifs et se heurtent ainsi frontalement au mur.

Michael Bryce, joué par Ryan Reynolds, n'est pas un simple garde du corps, mais le meilleur de sa profession, tandis que Darius Kincaid, incarné par Samuel L. Jackson, est un tueur sans scrupules, craint dans le monde entier. Au lieu de crimes locaux, il s'agit de ceux qui sont jugés par des tribunaux internationaux. Les personnages et l'intrigue de la première partie ne pouvaient donc pas être plus éloignés de ceux des voisins auxquels le public peut s'identifier. Et comme il va de soi que la deuxième partie doit être améliorée, l'intrigue, une fois de plus totalement absurde, fait appel à une psychopathe encore plus grande, Sonia (Salma Hayek), l'épouse de Kincaid. Le duo improbable devient un trio malgré lui. Et l'humour diminue rapidement à chaque meurtre absurde et brutal commis par Sonia. Cela pourrait passer pour une parodie de films d'espionnage comme "James Bond" si le film ne se nourrissait pas autant de la violence célébrée. Patrick Hughes n'a plus aucun sens pour savoir quand la violence peut (aussi) être drôle, et il a perdu toute mesure et tout équilibre. Pour compliquer les choses, l'alchimie n'est pas non plus au rendez-vous cette fois-ci. Ce qui fonctionnait encore un peu en duo échoue lamentablement en trio. Joué sans plaisir et écrit sans imagination, le public se languit de la fin et accepte en chemin de nombreux trous de logique, des séquences d'action médiocres et des twists d'intrigue attendus.