Le retour en beauté d'un Prince hors du commun.

Le besoin d'un nouveau Prince of Persia est devenu de plus en plus fort ces dernières années, en partie également à cause du développement laborieux du remake déjà annoncé de cette perle qu'était Prince of Persia : Les Sables du Temps, publié en 2003 et , avec une forte probabilité, le meilleur titre de la série. Mais maintenant, Ubisoft a décidé de tourner la page avec Prince of Persia The Lost Crown, dont la production a été confiée à Ubisoft Montpellier (studio célèbre pour avoir créé et publié Rayman), laissant de côté certaines mécaniques typiques de la série pour embrasser un metroidvania. Sargon, un jeune combattant au service de la reine Thomyris de Perse, a hâte de montrer ses talents de combattant, après tout il a récemment rejoint les Immortels, un groupe d'élite dédié à la sauvegarde de la tranquillité de la reine et de toute la Perse, composé de des guerriers dotés de compétences de combat uniques et dirigés par Varham. Le général Uvishka, vaillant chevalier à la tête des Kushan, le sait bien et est vaincu par Sargon lors de la première bataille que Prince of Persia : The Lost Crown l'oblige à affronter. Mais la reine Thomyris elle-même le sait bien, envoyant Sargon et ses compagnons au mont Qaf pour résoudre un mystère impliquant le prince Ghassan. A partir de ce moment, dans une ambiance des Mille et Une Nuits en toile de fond, se développe toute l'intrigue du jeu, qui oblige Sargon à gérer ses émotions et qui l'oblige à sortir ses lames même devant des amis insolites, dans une série de des combats mémorables et des rebondissements inattendus.

Dans une chaîne de superpositions temporelles de nature à générer une légère confusion, qui diminue lentement au fur et à mesure de la progression, Prince of Persia The Lost Crown n'impose aucune limite à l'imagination du joueur : la notion de temps est réinterprétée pour que le passé finisse par se confondre avec le présent et modifier le futur. L'enchaînement d'événements que propose le jeu parvient à maintenir le niveau d'attention du joueur élevé à chaque phase de l'aventure, grâce à certaines rencontres que Sargon fait lors de l'exploration du Mont Qaf (entre des contrebandiers et une petite fille toujours prête à nous vendre un map ), ainsi que l'évolution du protagoniste en termes de compétences acquises et de gestion de ses pouvoirs. Ubisoft a donc construit Prince of Persia: The Lost Crown sur un cadre particulier pour les récentes publications de la série, proposant avec succès un metroidvania, inspiré des points clés de la saga , un jeu de plateforme d'action à défilement 2.5D , avec des graphismes et des environnements créés en 3D, au sein duquel est mise en avant l'exploration non linéaire de la grande carte du jeu, élément typique du genre. The Lost Crown se développe donc à la fois horizontalement et verticalement , offrant une quantité considérable de passages cachés et de zones impossibles à traverser, du moins tant que l'on n'est pas en possession de certains pouvoirs (nous en reparlerons). Cela se traduit par un va-et-vient continu, une fois la compétence nécessaire acquise, entre différents lieux pour surmonter un obstacle auparavant insurmontable.

Un système de jeu fluide et dynamique.

Mais pas seulement. Entre sauts brusques sur les murs et projections vers le vide, en mouvement constant pour éviter de se blesser par les fréquentes pointes présentes dans le monde, Sargon, en partie au début et en partie plus tard, est capable de couvrir toutes les positions présentes sur la carte , devant se rendre exclusivement aux mauvais réflexes de ceux qui le contrôlent. Pour faciliter le retour en arrière, le titre introduit des fragments de mémoire , qui permettent de fixer sur la carte, grâce à un ping particulièrement soigné, les positions des endroits dans lesquels se trouvent des berges infranchissables ou des coffres inaccessibles, etc. Cette mécanique, compte tenu également de la taille de la carte du jeu, est souvent nécessaire tout au long de l'aventure. Cette fonctionnalité est très efficace car, comme prendre des notes sur la carte, elle permet de définir un point sur lequel revenir plus tard. Si une corniche était trop haute et donc inaccessible, on prenait une photo pour marquer sa position , en attendant d'acquérir la puissance nécessaire pour effectuer un double saut ; Nous avons également fait de même lorsque nous rencontrions des portes ou des grilles indépassables. De plus, anticipant une fonctionnalité dont nous parlerons lors de l'analyse du système de combat de Prince of Persia, l'arc est fondamental pour l'exploration, pas immédiatement disponible mais facilement récupérable par Sargon à son arrivée au Mont Qaf. En effet, l'arc peut également être utilisé comme objet de lancer qui, coincé dans certaines articulations, permet de franchir certaines interstices qui autrement seraient inaccessibles .

Et comment ne pas attirer l'attention sur la capacité particulière de Sargon à créer sa propre copie au sein de la carte puis à s'y téléporter en appuyant sur un bouton, une mécanique simple à prendre en main et qui a impressionné plus d'une fois, ce qui nous a permis de surmonter des obstacles insurmontables. Cette fonctionnalité peut également être utilisée à travers l'arc susmentionné : en lançant l'arme vers un certain point, il est possible de se téléporter, ce qui rend inutile qu'il y ait un bloc entre Sargon et votre copie. Tout cela rend l'exploration et la découverte du monde du jeu encore plus satisfaisantes, en élargissant l'arbre des options à utiliser pour avancer dans la progression. Prince of Persia The Lost Crown se concentre évidemment beaucoup sur le système de combat. Sargon est capable d'attaquer, également grâce au mouvement latéral continu fait de glissades et de sauts, presque comme s'il était un personnage d'un jeu de combat , auquel il ajoute une capacité particulière de parade, caractéristique essentielle dans les combats les plus compliqués. Il n'y a pas de combos à réaliser pendant le combat : dites adieu donc à la nécessité de mémoriser des combinaisons de boutons longues et fatigantes. Sargon attaque avec ses lames exclusivement en appuyant sur un bouton (carré) ou avec l'arc en utilisant le triangle, qu'il lance une attaque au sol ou dans le ciel.

Un duel continu et une pause régénératrice.

Soyons clairs, ce qui précède ne se traduit pas par un spam continu du même bouton puisque, notamment dans les batailles avec des boss, il est essentiel d'étudier une stratégie précise basée sur la connaissance, avant tout, des attaques dont l'ennemi est capable. de lancement puis les compétences que possède notre héros. Pour le reste, il faut souligner qu'en plus des attaques classiques, les ennemis peuvent lancer deux offensives particulières caractérisées par le fait que le visage s'éclaire de deux couleurs, jaune et rouge. Si vous parvenez à parer un coup « jaune », Sargon lancera une contre-offensive meurtrière. Hélas, les attaques rouges ne peuvent pas être parées, alors soyez prêt à les esquiver. Les combats contre les Boss principaux peuvent être rangés dans la catégorie classique des « essais et erreurs » : il faut essayer et réessayer jusqu'à apprendre les attaques ennemies, afin d'étudier le schéma des mouvements ennemis, notamment plus tard dans la partie. .. une aventure où leur force mettra sérieusement en difficulté les capacités de Sargon. Pour augmenter la puissance des attaques de Sargon, la barre de santé ou les dégâts que peut causer une seule flèche, et bien plus encore, le protagoniste peut porter des amulettes qui, selon son rang, occuperont un, deux ou trois emplacements. Lors de notre partie, nous avons réussi à porter dix amulettes, ce qui a rendu les combats beaucoup plus faciles. De plus, le Chakra est fondamental dans Prince of Persia, un élément qui se recharge à chaque coup lancé ou sauvé par Sargon. Les mêmes, en fait, peuvent être accumulés pour utiliser des compétences, qui seront absorbées par le joueur dans certaines circonstances au cours de l'aventure, grâce à une simple combinaison de touches à utiliser pendant le combat.

Les amulettes et les capacités Chakra doivent cependant être sélectionnées et activées en certains points de la carte : les arbres Wak-Wak. Rappelant presque les Lieux de Grâce d'Elden Ring, Prince of Persia introduit la possibilité de restaurer sa barre de santé en s'arrêtant devant un arbre Wak-Wak. Il y en a beaucoup disséminés sur la carte du jeu, à proximité desquels vous pouvez également trouver des points de déplacement rapide, mais le plus important, et certainement le plus fréquenté, est l'arbre présent près du Refuge , une sorte de Hub dans lequel il est possible de parler avec certains personnages pour acheter des améliorations d'armes, des amulettes et bien plus encore, en dépensant des cristaux, la monnaie introduite par le jeu. L'œil veut aussi sa part, notamment pour un metroidvania dans lequel le joueur se déplace avec un arrière-plan fixe derrière lui, presque comme pour immortaliser chaque scène dans un cadre au point de la rendre unique. Et cela vaut évidemment aussi pour Prince of Persia The Lost Crown, dont chaque décor est parfaitement cohérent avec le scénario. Les différents « biomes » dans lesquels la carte est divisée sont parfaitement distincts les uns des autres et cela, en plus d'influencer la caractérisation des ennemis, assure un impact graphique très respectable. Après quelques heures de jeu, grâce à l'expertise avec laquelle l'équipe de développement a conçu les zones, vous n'aurez plus besoin d'ouvrir la carte pour savoir où vous vous trouvez.

Chaque section ressemble à une peinture interactive.

Pour rester dans le sujet, nous avons particulièrement apprécié la variété stylistique avec laquelle les différents personnages étaient caractérisés. Qu'il s'agisse de PNJ, d'ennemis aléatoires ou de Boss, le studio de développement a pris soin de bien les concevoir, afin de les rendre particulièrement captivants d'un point de vue stylistique ainsi que facilement reconnaissables. Le résultat est un monde de jeu incroyablement réalisé à la main par les mains expertes d'Ubisoft Montpellier, qui n'a rien laissé au hasard , des vêtements de Sargon au style des objets principaux ou secondaires que notre protagoniste peut collecter au cours de l'aventure en passant par les dialogues colorés réalisés avec de très belles ombres. Et que serait une peinture interactive sans un secteur audio respectable ? La bande sonore qui accompagne le joueur tout au long de l'aventure, même si elle ne se distingue pas par son originalité, rappelant essentiellement les thèmes des Mille et Une Nuits, est toujours agréable , jamais envahissante, presque comme si elle voulait nous endormir pendant que nous nous débarrassons brutalement des ennemis sur notre chemin. Nous évoluons donc dans un monde dans lequel, grâce à sa beauté, nous sommes souvent assaillis par le désir de dépasser, et donc de briser, le mur des deux dimensions , de briser ces portes ou ces blocs qui séparent Sargon du fond qui l'accompagne. et plongez-vous dans un univers tridimensionnel et ouvert. Mais c'est tout. Dernière note de mérite pour une zone particulière de la carte du jeu : la Fosse des Sables Éternels. Cette zone représente l'hommage le plus nostalgique à Prince of Persia Les Sables du Temps, avec ses étendues de sable continues où le temps s'écoule à rebours. En fait, Sargon peut chevaucher de longues cascades de sable, grimper vers le haut, altérant ainsi la normalité.

Prince of Persia The Lost Crown introduit un niveau sensationnel de personnalisation des paramètres d'accessibilité. Au début et pendant l'aventure, il est possible de choisir tout d'abord le niveau de difficulté : le jeu en propose trois de base , en fonction des dégâts infligés, des dégâts reçus et plus encore, plus un quatrième entièrement personnalisable par le joueur.  Par la suite, vous pourrez choisir entre deux modes de navigation au sein de la carte et du monde du jeu. On retrouve le mode guidé qui permet au joueur de visualiser les points clés de la carte (dont l'objectif principal). En mode libre, au contraire, tout est entre les mains (et surtout dans l’esprit) du joueur. Mais pas seulement. Prince of Persia introduit des options de personnalisation du contraste , où les joueurs peuvent sélectionner un préréglage de couleurs à contraste élevé, mais également désaturer l'arrière-plan et mettre en évidence les objets avec une couleur. Vous pouvez également agrandir l’échelle HUD (Heads Up Display) et désactiver le bougé de l’écran. Prince of Persia The Lost Crown contient également des fonctionnalités pour aider les joueurs à apprendre et à progresser sur la plateforme du jeu . Les joueurs peuvent permettre la mise en évidence d'éléments interactifs et une assistance pour surmonter certaines sections du jeu qui peuvent s'avérer particulièrement difficiles en créant un portail d'accès. Ce qui nous a légèrement déçu, mais soyons clairs, cela n'affecte en rien l'expérience de jeu, concerne l'interaction avec l'univers du jeu et la légère répétitivité dans certaines sections, en partie également causée par la longévité du titre (la quête principale se conclut en 17/18 heures environ). Sargon peut escalader tous les murs et pylônes pour atteindre le sommet, mais sinon, interagir avec les éléments présents est loin d'être satisfaisant. La situation s'améliore légèrement lorsque le protagoniste apprend une capacité particulière qui lui permet de piéger certains objets et ennemis dans un univers alternatif , puis de les rejeter à volonté dans le monde du jeu. Cette mécanique est fondamentale dans certaines circonstances où, par exemple, il faut briser un mur de pierre.