Dans une maison pauvre vit une famille avec ses trois jeunes enfants. Le père est le maître absolu, avec la femme à ses côtés, passive, apathique. L'anniversaire de leur fils arrive, et lors de la petite fête qu'ils organisent, ils font venir un magicien pour divertir les invités. Son grand tour arrive, quand il met le père dans une boîte en bois pour le transformer en poulet. Mais le tour est plus réussi que prévu, le père disparaît et la famille se retrouve avec le poulet en main ! La mère se retrouve soudainement seule avec les enfants - et un poulet - et est obligée d'assumer toutes les responsabilités du foyer tandis qu'elle n'a de cesse de trouver un moyen de le ramener, avec divers vauriens qui profitent d'elle.

Bien que l'Égypte ne soit pas un pays habitué aux films bizarres, le nouveau venu Omar El Zohairy fait ses débuts avec un exemple très intéressant. L'idée de base, presque drôle, fonctionne parfaitement comme un point d'appui pour une histoire d'autonomisation, mais en même temps une critique sévère de la situation sociale du pays. Le film commence comme une comédie pince-sans-rire avec des gags à la fois réussis et appropriés qui non seulement vous divertissent mais aussi vous captivent. Mais l'atmosphère environnante est noire dès le début et cela se répercute progressivement sur l'intrigue. Les escrocs qui extorquent de l'argent à la mère pour qu'elle rende le poulet à son mari commencent à devenir dangereux et la situation dans la maison devient tragique. L'humour diminue progressivement jusqu'à ce que, vers la moitié du film, il soit presque complètement perdu. C'est à ce moment-là que la mère se rend compte qu'elle ne peut pas continuer à essayer de ramener l'homme de la maison, mais qu'elle doit le devenir elle-même. À partir de ce moment-là, Feathers commence à nous gâcher le plaisir, non pas parce qu'il change de style mais parce qu'il en fait trop, le scénario faisant constamment trébucher la mère en rendant de plus en plus difficile chaque pas qu'elle fait vers une vie meilleure. Ces contretemps ne sont pas seulement incongrus et dramatiques, ils sont aussi ennuyeux et répétitifs, plusieurs d'entre eux semblant être insérés non pas pour nous montrer un aspect de la vie de la famille mais pour rallonger un peu le film au-delà de ses 110 minutes, ce qui est effectivement excessif. Dans ses fonctions de directeur technique, El Zohairy est impressionnant, tout comme sa gestion de ses acteurs.