Scénario : José Robledo
Dessin : Martial Toledano
Après Ken Games, le duo Robledo et Toledano se reforme dans la trilogie Tebori. Ce terme fait référence à une technique traditionnelle de tatouage au Japon. Le jeune Yoshi, adolescent rebelle et membre d'un club de motards, est envoyé par son père chez Seijun, un grand maître tatoueur. Au fil des années, Yoshi découvre toutes les subtilités d'un art ancien, car chaque tatouage a une signification précise. La plupart des clients de Seijun sont des Yakuzas (la mafia nippone) et le vieux maître ayant contracté une dette qu'il ne peut pas rembourser, perd subitement l'usage de ses mains. Yoshi va devoir prendre sa succession, et espérer obtenir la confiance des Yakuzas. Néanmoins, lorsqu'il découvre que la jeune femme qu'il vient de rencontrer, Otsuya, et dont il semble avoir déjà des sentiments amoureux, dispose du même tatouage que l'un des chefs d'une puissance famille mafieuse, son monde s'écroule. Et pour cause : Il s'agit d'une policière infiltrée ! Grâce aux enregistrements réalisés dans le studio de tatouage, la moitié du clan Yamaguchi-gumi est sous les verrous. Cette information risque de bientôt fuiter, plaçant le vieux maître et son disciple dans une situation inextricable. Le tueur Takeshi Mitsumune est bientôt sur leurs traces, et pour épargner Yoshi, son maître décide d'assumer toute la responsabilité de cet échec et de se donner sepukku. Cependant, le Yokai volant, cet étrange dragon surnaturel qui hante le récit depuis le début, va s'avérer utile à Yoshi. S'il veut démarrer une nouvelle vie, potentiellement avec la femme qu'il aime, le jeune homme va devoir prendre tous les risques possibles ...
Tebori affiche un dessin proche de Ken Games, et un trait qui a su s'affiner au fil des années. Le graphisme présente un cadre très réaliste, et la mécanique narrative est d'une rare efficacité. Les flashbacks sont bien introduits, et les interrogations du personnage principal rendent parfaitement compte des plusieurs niveaux de lecture de ce polar contemporain. Que vous soyez ou non adepte du tatouage, l'album bénéficie d'une très bonne réalisation, et comporte même quelques clins d'œil à Ken Games. L'intrigue gagne en nuances dans ce troisième tome avec plusieurs références aux légendes japonaises et le caractère fantastique qui en découle se relève très pertinent. Nous découvrons également que les apparences peuvent être trompeuses et que le tatouage peut être utilisé comme une technique d'infiltration. A noter que ce troisième opus se conclut par un cliffhanger.
VERDICT
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Suite et fin de la série Tebori avec un troisième épisode très réussi et qui multiplie les jeux de piste. Ce polar japonisant dépasse le cadre du tatouage pour nous plonger dans le quotidien d'un jeune maître qui va devoir affronter les Yakuzas, dont certains sont ses clients. L'intrigue s'avère très bien troussée et le dessin léché est un véritable plaisir pour les yeux.