Sam Cobritz (Rusty Joiner) est un commercial itinérant, envoyé faire du porte à porte au fin fond du désert californien. Un no man's land où il ne trouvera que des maisons vides, des caravanes délabrées ou encore des immeubles abandonnés. Sam doit se rendre à l'évidence, les habitants ont fui cette région de l'Amérique. Et puis il y a cette mystérieuse radio dont le seul programme diffuse des messages d'auditeurs particulièrement agressifs et qui répète à tout va qu'un tueur en cavale va bientôt être arrêté par la police. Enfin, une lumière rouge est visible dans le ciel, et sa présence n'apparaît pas comme un signe rassurant. Sur le chemin du retour, les événements troublants se multiplient. La voiture du représentant a été sabotée, d'inquiétants messages de menace lui parviennent, et la police le prend en chasse. Sam va découvrir l'hostilité de la population locale et sombrer peu à peu dans la paranoïa.

Dans ce premier long-métrage du réalisateur français Christophe Deroo, nous suivons donc les tribulations d'un homme pénétrant en territoire inconnu. On se croirait parfois dans la série "La 4ème Dimension", avec une réalité qui échappe à tout esprit cartésien. L'ambiance est clairement le point fort du film et distille une atmosphère tantôt envoutante, tantôt déliquescente. Le film, derrière un esthétisme ultra chiadée, est surtout le portrait d'une Amérique appauvrie par les récentes crises économiques et qui n'a jamais pu s'en relever. L'histoire tient en haleine du début jusqu'à la fin, et si les dialogues sont peu nombreux, ils ne manquant pas d'humour (parfois très noir). Nemesis (Sam was Here) mérite clairement l'attention.