21 Août 2015. Après des vacances passées en Italie et en Allemagne, trois amis d'origine américaine prennent le train Thalys 9364 pour Paris. Pendant leur périple, un terroriste lourdement armé fait irruption dans leur wagon, mettant en péril la vie des 500 passagers. Les Américains tentent de le maîtriser... Rien ne laissait imaginer que Spencer, Alek et Anthony se retrouveraient à cet endroit précis ce jour-là. Ni que deux de ces hommes étaient des militaires. Surtout qu'ils furent pendant leurs études secondaires des élèves turbulents, des abonnés au bureau du directeur. Mais en vieillissant, ils sont devenus des héros.

À première vue, il s'agit d'un film très étrange de Clint Eastwood. Le soi-disant « dernier cinéaste classique » ouvre sur une scène qui semble tourné avec un appareil photo numérique, plus tard, il livre une séquence de plus d'une demi-heure montrant d'apparents simples touristes en promenades en Europe. Nous commençons à sentir que rien de ce que nous voyons n'est comparable à ce que nous savons déjà quand les jeunes gens monteront dans le train. Il est nécessaire d’apprécier ces moments, comme si nous avions besoin de vivre quelques instants avec l’inconséquence de la vie quotidienne.  À la manière de Sully, la brève situation héroïque incorporera toute la dimension de ce qui précède. Pour Eastwood, la vérité ne se trouve pas dans le dispositif et son enregistrement, mais dans ce qui est fait avec. Ainsi, le croisement entre le quotidien du documentaire avec le transcendant de la fiction s'y manifeste de manière parfaite. Sa conclusion est alors exacte, car dans un monde où les histoires sont dépouillées de leur transcendance, le besoin est de retrouver la gloire du commun et du quotidien.