Scénario et dessin : Michaël Sanlaville
d'après le roman de Frédéric Dard
Résumé : Après la disparition de deux élèves et le meurtre d'un professeur, le commissaire San-Antonio veut tendre un piège aux coupables. Il envoie Bérurier jouer au maître d'école. Les cadavres s'entassent et San-Antonio doit démanteler une filière de trafic de drogue entre l'Italie et le Beaujolais.
Non seulement Frédéric Dard possédait à merveille son propre style inimitable, ceux qui ont essayé s’y sont cassés les ratiches, mais encore était-il capable d’écrire dans tous les styles possibles et imaginables, sans que cela passe pour une parodie. Dans le passé, les expériences d’adaptation en BD de San Antonio (Patrice Dard, Henri Desclez et Franz — Jugurtha —, pourtant auteurs excellents par ailleurs) n'ont pas été des succès. Le film avec Gérard Depardieu et Gérard Lanvin n'ont plus. Lire cet album fatigue tellement que l’impression d’immersion est complète. Le lecteur n’a pas le temps de respirer tellement ça bouge. Michel Sanlaville fait partie des talentueux dessinateurs du mouvement — sans être Futuriste pour autant (humour des BôZarts). Son trait ne tient pas en place. Ses personnages sont constamment dynamiques. En tout cas, plus que ceux de Juillard ou de Jacobs. Cette qualité lui confère une force extraordinaire pour les scènes d’action et un handicap étrange pour celles où il faut se poser pour faire avancer le récit. Quant à ces couleurs acidulées, pourquoi ? Le monde de SanA n’a jamais été une bonbonnière. Et puis, un effort de lettrage aussi, par pitié ! On s’applique un peu pour ne pas nuire au confort de lecture, donc à l’histoire elle-même, merci.
VERDICT
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Excellent dessin, couleurs, disons discutables, il ne manque que le côté métaphysico-déjanté du commissaire et ses prises à partie du lecteur pour que ce soit un sans-faute. Et un peu de conchoncétés aussi…