El Comandante Yankee raconte la véritable histoire de William Alexander Morgan - un Américain qui est allé à Cuba rejoindre la révolution contre le dictateur Fulgencio Batista. C'est là qu'il rencontre sa future épouse Olga Rodriguez Farinas, une militante qui a rejoint la cause rebelle. Ancien combattant de l'armée libérée sans honneur, Morgan se rendit à Cuba en 1957 pour rejoindre le Segundo Frente, l'un des nombreux mouvements distincts luttant pour l'indépendance de Cuba. L'interaction entre révolutionnaires rivaux est l'aspect le plus fascinant de l'histoire. Partant d'une confrontation entre Che Guevara et un chef du Second Front, la tension entre ce dernier et le Mouvement du 26 juillet de son rival Castro s'aggrave, la confrontation étant laissée de côté jusqu'à la victoire contre Batista. Une fois que le dictateur a pris la fuite, le deuxième front anticommuniste et le gouvernement révolutionnaire de Castro présentent un front uni tout en s'attaquant mutuellement dans les coulisses.

Le livre est un récit convaincant qui combine entrevues, documents et reportage de l'époque. Morgan a fait les gros titres de la presse internationale en jouant un rôle clé dans la capture de Cienfuegos, et son statut de commandant américain unique dans la rébellion en faisait un personnage reconnaissable. Trop reconnaissable, son profil en faisait également un attractif agent double potentiel, recherché par la foule et même par le dictateur de la République dominicaine comme une arme utile contre Fidel Castro. Les enjeux sont nombreux et réels, les personnages sont convaincants et les allégeances changeantes créent un suspense efficace. C’est une bonne histoire bien racontée, faisant d'El Comandante Yankee un roman graphique digne d'intérêt. C'est un album bien détaillé sur cette partie de l'histoire, un témoignage associé à une mise en page fine, un trait qui montre et raconte.