Il était une fois.

The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel II est un titre sorti en septembre 2014 au Japon et qui n'a vu le jour qu'en novembre 2016 en Europe sur PS3 et PS Vita. Un troisième opus a déjà été lancé au pays du soleil levant (depuis septembre 2017) mais sa parution occidentale n'interviendra pas avant septembre 2019. Bref, les développeurs vous proposent en attendant de redécouvrir le deuxième opus sur PlayStation 4 dans une version remastérisée. Comme son nom le suggère, cette saga se déroule dans le même univers que Trails in the Sky. L'intrigue débute juste un mois après la collision décisive qui changea le destin de la nation toute entière d'Erebonia. Vous devrez poursuivre le périple de Rean en travaillant sans relâche pour réparer les torts qui ont conduit le pays au désarroi. Le gameplay demeure très fidèle au précédent, mais de nombreuses améliorations rendent le jeu encore plus agréable. Par exemple, vous remplissez maintenant lentement des indicateurs de vitesse qui permettent à un personnage et à son allié lié d’effectuer une série d’attaques consécutives. Lors de la mise en place de votre groupe, vous pouvez augmenter le niveau de vos emplacements d'orbment afin d'équiper des orbes plus puissants. Des aspects comme ceux-ci et le fait que les batailles semblent généralement plus fluides que jamais signifie que les combats sont rarement une corvée à laquelle participer. Si un ennemi est beaucoup plus faible que vous, vous pouvez l'éteindre sur la carte avant de vous lancer dans la bataille. Cela vous permet d'explorer les premières zones sans avoir à vous lancer dans des combats faciles avec des ennemis insignifiants. Cela étant dit, il s’agit d’une expérience très similaire à celle des premiers Trails of Cold Steel. Le plus grand contributeur au sentiment de "déjà vu" sont les zones que vous revisitez, car la plupart d'entre elles restent inchangées par rapport à l'aventure originale. D'une part, cela crée une atmosphère nostalgique, mais cela devient parfois répétitif. En d’autres termes, si vous jouiez les deux parties à la suite, vous auriez l’impression d’une partie extrêmement longue.

Un ajout qui corrige la répétition est la possibilité d'explorer le monde à votre guise une fois que vous avez accès à un dirigeable. Cela n'arrivera qu'à la moitié de l'histoire mais étant donné que le premier titre était incroyablement linéaire, c'est fantastique de pouvoir enfin avoir cette liberté. Il y a quelque chose de divertissant de terminer une quête à une extrémité du continent, puis de visiter un magasin à l'autre côté pour acheter quelques friandises et discuter avec des visages familiers. Bien que le système de combat soit conforme au précédent, un nouveau type de combat est introduit. Vers la fin du premier match, vous participez à une bataille en mecha. Tout au long de ce récit, vous livrerez beaucoup plus de batailles dans ses robots géants et pourrez même utiliser votre mecha lors de rencontres régulières chaque fois que vous pourrez l'invoquer. Ces affrontements mécaniques sont mises en œuvre de manière transparente et intuitive et vous permettent de faire équipe avec un allié qui fournit un soutien. Le seul problème avec ces combats est le fait qu'ils ont tendance à durer très longtemps, à mesure que vous et vos adversaires grignotez peu à peu les énormes indicateurs de santé de chacun. Sans surprise, Trails of Cold Steel II est un RPG classique, alternant combat au tour par tour et simulation de vie sociale (à l'image de Persona par exemple). En tissant des liens avec vos alliés lors des journée de cours, vous pourrez disposez d'avantages sur le front (soin, protection, etc). Vous pourrez lancer des attaques classiques à l'épée (certains coups peuvent toucher plusieurs ennemis simultanément), vous déplacez sur le champ de bataille, lancer de la magie (et même des invocations) avec les Quatz, dont l'utilisation rappelle les matérias de Final Fantasy VII. Le jeu étant intégralement en anglais, il sera peut être difficile de s'en sortir pour les débutants. Cependant, vous ne serez pas obligé de faire tous les combats, les ennemis sont bien visibles sur les cartes.

Une réalisation à la hauteur ?

The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel II tourne à présent en 4K et en 60 fps sur PS4 Pro (1080p sur la standard). La réédition apporte un graphisme un peu lissé mais seule l'emballage a été retouchée. La modélisation apparaît terriblement datée, les décors demeurent pauvres en textures (mais beaucoup plus colorés que sur PS3) et les animations sont toujours un brin rigide. Le design est tout cas assez soigné, et chaque région traversée dispose d'une véritable identité. Les effets spéciaux demeurent assez agréables, notamment les magies. Bonne nouvelle, les temps de chargements sont également plutôt courts, ce qui n'a pas toujours été le cas dans la saga The Legend of Heroes. PS4 oblige il est sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play. Les musiques sont fort réussies, et colle parfaitement à l'ambiance old school du jeu de Falcom. Elles s'adaptent parfaitement à chaque situation rencontrée et se révèle d'une grande variété. Le titre promet trente heures de jeux environ, et de nombreuses quêtes additionnelles sont présentes, essentiellement des missions de guildes. La difficulté demeure assez raisonnable, et on ne rencontre peu de problèmes durant l'aventure. A noter que le jeu est cross save, permettant de transférer sa sauvegarde PS3 (ou PS Vita) sur PS4 (mais pas inversement). Avec les voix japonaises originales (pour la première fois sur consoles), plus de 50% de doublage en anglais supplémentaire et tous les DLC inclus dès le début du jeu, ce remaster PlayStation 4 offre également une interface optimisée et un tout nouveau mode turbo pour explorer la carte à une vitesse x2 et se battre à une vitesse x4.

Trails of Cold Steel II a souvent été beaucoup plus dans les clichés que l’original. La partie principale vous fait parfois ressentir que les personnages se sauvent mutuellement en un rien de temps au cours de trop nombreuses séquences. Cela ne finit pas seulement par rendre ces moments moins spéciaux, il devient également prévisible et tout simplement ringard. C'est comme quand vous regardez un drame policier et que chaque épisode a un flic qui tire sur un criminel juste avant qu'il ne puisse abattre un personnage principal. Il est clair que les scénaristes ne savent pas créer de frissons sans recourir au même vieux truc. Enfin, notons que l'Europe doit se contenter d'une édition physique standard alors que l'Amérique du Nord peut compter sur une version spéciale avec steelbook, livret d'instruction de 50 pages, cartes de tarot, épingle en métal et CD de la bande son.