Le Dernier Souffle
Plate-forme : DVD
Date de sortie : 02 Septembre 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Réalisé par Costa Gavras.

Fabrice, un professeur de philosophie inquiet soumis à des examens pour un diagnostic de cancer à un stade précoce, rencontre Augustin, un médecin spécialisé en soins palliatifs, c'est-à-dire qui prend en charge des patients en phase terminale. Augustin l'autorise à le suivre lors de diverses visites médicales, à parcourir les zones accessibles de l'hôpital et à parler aux patients. Fabrice, quant à lui, à travers ce voyage mental inhabituel, se familiarise progressivement – ??et dans la mesure du possible – avec sa propre mortalité.

Le nouveau film de Costas Gavras s'ouvre sur un plan qui préfigure vivement la suite. La caméra examine attentivement le tableau « Vie et Mort » de Gustav Klimt pendant quelques secondes, puis l'image se dissout progressivement dans un scanner IRM. Le Dernier Souffle aborde la question non résolue de l'heure ultime et, comme prévu, Gavras affronte le destin commun de l'humanité avec courage, acuité et sensibilité essentielle, sans jamais tomber dans des lectures faciles ni des platitudes rudimentaires.  Aujourd'hui âgé de 92 ans et fort de plus de six décennies de cinéma infatigable, le cinéaste grec tente de se concentrer sur la peur de la mort et de la dépouiller de ses attributs et fardeaux habituels, à la fois profanes et métaphysiques, matériels et spirituels. Adaptant le livre éponyme de Régis Debray et Claude Grange, Gavras s'appuie sur une idée centrale simple autour de laquelle il structure les épisodes de son intrigue.  Les deux héros principaux de la pièce sont guidés à travers les derniers instants des malades et des bien-portants, qui les accueillent avec magnanimité. « Le Dernier Souffle » est une leçon de dignité, mais ne prône pas un courage excessif. Il embrasse les moments de faiblesse, ainsi que ceux où l'homme dépasse ses limites intrinsèques et se tient avec une force inouïe au seuil de la non-existence. L'exigence d'une fin digne n'est pas l'exagération d'un quelconque héroïsme, la mort est la part la plus définitive de la vie elle-même et Gavras ne se perd pas dans des préoccupations liées à l'au-delà, à la gloire posthume ou à toute autre ruse inventée par l'humanité pour tromper ses lois. C'est dans le présent, même dans ce qui expire, que réside le cœur du film, et il bat au rythme de la manifestation ultime de l'autonomie humaine (pour emprunter un peu à la spécialisation que la religion revendique en la matière). Le décor du film est théâtral : de nombreuses vignettes se déroulent vraisemblablement dans les espaces confinés de la clinique, tandis que des personnages périphériques entrent et sortent de l'intrigue, chacun adoptant une position distincte. C'est à travers eux que le film trouve certains de ses meilleurs moments, comme l'apparition choquante de Charlotte Rampling ou l'épisode avec la femme rom qui insiste sur l'intimité de la mort et mène à une séquence d'anthologie où douleur et joie se rencontrent et se diffusent l'une dans l'autre. Bien sûr, le film souffre plutôt d'un abus de dialogue, dans un numéro où les mots pâlissent littéralement, épuisant l'espace occupé par les silences. On perçoit également une certaine répétitivité dans la structure de l'œuvre, d'autant plus que certains épisodes de l'intrigue ne trouvent pas harmonieusement leur place dans le récit. Bien que ses caractéristiques soient atténuées par la particularité stylistique de cette œuvre particulière, par exemple le staccato du montage est absent, l'empreinte de Gavras est évidente dans le film et on peut le voir dans la facilité avec laquelle il contourne les pièges du mélodrame, la franchise de sa narration qui ne dérape jamais et son sarcasme envers la commercialisation de la mort.

VERDICT

-

Plein du courage de Cavafyan et fasciné par la tragicomédie humaine dans sa forme la plus pure, Costas Gavras ajoute à sa riche filmographie un titre unique en son genre, fixant son regard sur chaque jour nouveau qui arrive. Il refuse tout récit de la vie et de la création, aussi provocateur soit-il par le sujet choisi, et trouve le ton juste pour apaiser l'atmosphère pesante inhérente à l'œuvre.

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