Diabolik
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 03 Janvier 2023
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

Réalisé par Antonio Manetti et Marco Manetti.

Clerville, années 1960. L'infaillible Diabolik, un voleur impitoyable dont la véritable identité est inconnue, a porté un nouveau coup, échappant une fois de plus à une embuscade policière. Dans la ville, on attend avec impatience l'arrivée de Lady Kant, une charmante héritière qui apportera avec elle un célèbre diamant rose. La valeur du bijou inestimable n'échappe pas à l'attention de Diabolik qui, pour tenter de mettre la main dessus, se laisse captiver par le charme irrésistible de la femme. Cependant, la vie de Diabolik lui-même sera mise en danger : l'inspecteur Ginko et son équipe ont enfin trouvé le moyen de le faire sortir au grand jour.

Sorti plus de 50 ans après l'adaptation cinématographique de Diabolik de Mario Bava, qui n'a pas été particulièrement réussie mais qui mériterait peut-être d'être repensée, le Diabolik des frères Manetti, désormais également disponible en DVD, est le fruit d'une véritable admiration pour un mythe du comic noir entièrement italien, né grâce à l'entreprise des sœurs Giussani dans le Milan des braquages des années de boom économique des années 1960. Fidèle à cette admiration, la mise en scène évolue constamment sur les bords d'un travail philologique scrupuleux, sans s'écarter du cadre d'une littérature dessinée que le cinéma a le pouvoir et la magie d'animer et de personnifier. Dès les premières scènes avec la poursuite en voiture de police dans l'iconique jaguar noire du Roi de la Terreur, toujours prêt à étonner par ses coups de théâtre, pour se moquer de l'antagoniste Ginko et échapper à la capture, on entre dans la dimension plate de la bande dessinée avec un effet, même froid, très suggestif. Les costumes, les décors, la cinématographie, la musique, les dialogues (un jeu d'acteur maniéré qui place une rupture de distance entre l'image et les mots qui semblent sortir des nuages) tournent tous autour d'une représentation complète de la bande dessinée. Dans le cas du film, les albums qui l'inspirent sont au nombre de deux, notamment le numéro 3, celui qui narre l'arrestation de Diabolik. Et pas par hasard. C'est en effet à partir de ce numéro qu'entre en scène Eva Kant, l'alter ego de Diabolik, tout aussi mystérieuse, charismatique, distante mais empathiquement présente.

Disons-le tout de suite, c'est elle, Eva, interprétée à la perfection par Miriam Leone, qui est la véritable protagoniste, dominant la scène par sa beauté, son intelligence, sa sensualité et son absence de scrupules. A tel point que Diabolik, avec le corps d'acteur de Luca Marinelli, est complètement inadéquat sans la présence scénique d'Eva. Le personnage anti-héros Diabolik de la bande dessinée, bien que détaché et cynique, conserve toujours son charme ambigu avec ses masques et ses transformations d'identité, et notamment une sinuosité physique féline dans ses collants sombres que Marinelli ne fait pas apparaître dans le film. À tel point que Diabolik est surtout vu en gros plan sur son visage, avec ses yeux bleu clair plutôt que le bleu acier du personnage de la bande dessinée, et jamais dans l'ampleur du costume classique moulant. Masteandrea est certainement plus convaincant dans le rôle de Ginko, malgré l'apparent maniérisme didactique imprimé à la narration filmique qui réduit l'action au profit de l'intrigue mentale. La triade Diabolik, Eva, Ginko du film possède sans aucun doute un attrait visuel étonnant dans l'ensemble, malgré le sentiment d'éloignement stylistique, grâce notamment à Miriam Leone et Valerio Mastrandrea qui, tout en collant au code de mise en scène donné par les frères Manetti, entrent dans leur rôle avec conviction ; Marinelli semble moins convaincu.

VERDICT

-

Diabolik est un film élégant, destiné à rester imprimé dans l'iconographie photographique, respectueux, et avec sa propre lecture féministe originale qui honore le génie féminin qui a créé ce mythe. Malgré l'éros de la figure d'Eva, qui conserve l'aimant du désir même si ce n'est qu'à travers son regard, dans le film l'érotisme, l'un des éléments du succès de la bande dessinée, est complètement absent et manque de ce scintillement capable de quitter l'écran pour entrer dans le cœur du spectateur à la fin.

© 2004-2024 Jeuxpo.com - Tous droits réservés