Helena (Daisy Ridley) mène une vie tranquille dans une banlieue du Michigan avec son mari Stephen (Garrett Hedlund) et leur jeune fille. Cependant, derrière sa façade bourgeoise, elle cache un sombre secret : son père (Ben Mendelsohn) est le tristement célèbre « Roi des Marais », un ravisseur et meurtrier reconnu coupable qui a retenu Helena et sa mère captives dans la nature pendant des années. Toute sa vie, elle a essayé de laisser cette terrible vérité derrière elle – même sa famille l’ignore. Mais lorsque son père s'évade de prison après 20 ans, le passé la rattrape. Helena sent qu'il la recherche et que sa famille est en danger imminent. Afin de protéger leurs proches, leurs instincts longtemps oubliés s'éveillent à une nouvelle vie et le chasseur devient bientôt le chassé...

Avec « La Fille du Roi des Marais », le réalisateur Neil Burger (« Limitless ») s'essaye à un thriller assez ordinaire basé sur le livre de Karen Dionne. Leur œuvre « The Marsh King's Daughter » raconte l'histoire d'une jeune fille qui a grandi en captivité sans le savoir parce que son père était un kidnappeur. Cependant, Burger - ainsi que ses scénaristes - ne parviennent pas à traduire les implications intéressantes de l'histoire dans un film qui soit passionnant à tous points de vue. Car le principal problème de « La Fille du Roi des Marais » c’est qu’il ne contient quasiment aucun suspense. D’une part, tous les « rebondissements de l’intrigue », si vous voulez les appeler ainsi, sont totalement prévisibles. En revanche, la mise en œuvre technique, c’est-à-dire la mise en scène, manque de tout sentiment de tension ou de suspense. C’est un gros problème pour un film qui se veut un thriller psychologique. Au début, cependant, le film de Burger se présente comme un drame qui raconte la (pré-)histoire tragique d'Helena : Enfant, elle vit isolée dans la forêt avec son père et sa mère, se croit heureuse parce qu'elle est sous la tutelle de son père - mais sous influence - et croit ce qu’il dit. Ce n'est que lorsqu'elle et sa mère s'échappent qu'elle est confrontée à la cruelle réalité : sa mère a été victime d'un ravisseur psychopathe qui la détenait depuis des années. Et elle a engendré un enfant : Helena. Alors que la première partie, déjà trop longue, du film établit le décor, la seconde commence avec l'évasion du père d'Helena et sa quête de sa "famille" perdue. Et cette partie aussi s'éternise comme un chewing-gum, il faut donc comprendre que l'intrigue plutôt mince au final aurait pu fournir matière à une série de 50 minutes, mais pas à un long métrage d'une durée de 100 minutes. Le film n'a pas grand-chose à offrir qui puisse parler en sa faveur : bien sûr, Daisy Ridley essaie évidemment de jouer de manière crédible la fille perdue, confuse, traumatisée et finalement vengeresse, ce qu'elle fait plutôt bien. Pour un thriller sans aucun frisson, une bonne performance des acteurs reste encore un peu faible. Les plans de natur sont également tout à fait corrects, même si ce film contient également des plans de drones à vol d'oiseau qui sont apparemment incontournables de nos jours et que les cinéastes n'utilisent généralement que parce qu'ils sont bon marché et faciles à mettre en œuvre. La chose la plus intéressante que ce non-thriller a à offrir est l'aspect psychologique : un protagoniste qui a dû grandir dans le mensonge, a réussi à s'en débarrasser avec difficulté, pour finalement y être rattrapé. Si cet aspect avait été étudié de manière plus précise et plus fondée, des conclusions socialement critiques émergeraient peut-être également (la démagogie fonctionne de la même manière au niveau collectif, comme on le sait). Mais cette opportunité a également été manquée.