Scénario : Valérie Mangin
Dessin : Steven Dupré
Couleurs : Roberto Burgazzoli
Londres, 1865. Dans l'Angleterre victorienne, alors que les gentlemen papotent dans leurs clubs, les enfants des pauvres font marcher les usines. Liz est une petite fille riche qui côtoie le gratin, et qui accepte un système régi par les plus forts. Cela ne semble pas la choquer plus que cela de voir se faire se faire pendre une enfant de son âge, puisque la société est présentée comme dure mais juste. Jack, un petit ramoneur rebelle qu'elle a rencontré sur le lieu de l'exécution, pourrait-il lui ouvrir les yeux ? Ce dernier voudrait traquer les prédateurs de la ville, en particulier l'effrayant Bogeyman, le "croquemitaine" qui a assassiné son père. Malgré ses airs grandiloquents, Liz a un bon fond, et un papa industriel (à priori sans reproche) qui partie d'un club huppé de la ville dont les membres portent un masque d'animal. Un soir, Liz décide de suivre Jack qui veut à tout pris lui montrer le Bogeyman, et la vérité est atroce. Dans son antre, celui-ci engraisse de jeunes enfants destiné à être mangés par des gentlemen, membre du club dont le président ne serait autre que le propre père de Liz.
Le Club des Prédateurs grimpe en tension au fil des pages, et se veut également une véritable chronique sociale qui montre l'exploitation des laissés pour compte en cette veille de révolution industrielle. Après avoir découvert la vérité sur son père, Liz s'est réfugié dans le silence, tandis que Jack se sent impuissant face au Bogeyman au point d'avoir un comportement suicidaire. Mais la raison reprendra heureusement le dessus et le duo se reconstituera pour faire tomber le club, même si Elisabeth doit aller jusqu'à sacrifier son propre père. Le scénario de Valérie Mangin est bien construit et réserve d'étonnants rebondissements, la suite pourrait être amenée à surprendre encore davantage si l'intrigue venait à continuer. Car si ce tome 2 conclut le diptyque, l'épilogue demeure très ouvert. Quant aux dessins de Steven Dupré, ils se veulent très réalistes, et un véritable plaisir à regarder, malgré certains pages très dures.
VERDICT
-
Le Club des Prédateurs est indéniablement une bonne surprise. Une bande dessinée qui tient davantage du polar noir que du récit pour enfant. L'intrigue ne manque pas de relief et les dessins réalistes sont une véritable merveille.