Présenté à l'origine comme un projet étudiant, Beatbuddy : Tale of the Guarddians vous propose de diriger un petit être devant redonner vie à son monde situé au fond d'un océan, privé de musique suite à un spectacle du diabolique Prince Maestro. Votre objectif sera essentiellement de nager et de foncer droit devant vous, en suivant le rythme imposé par l'ordinateur. On pourra parfois porter un objet ou actionner un interrupteur, mais la progression s'avère très progressive, heureusement d'ailleurs car les six niveaux du jeu sont parsemés d'embuches. Les ennemis eux aussi avancent en rythme, et parfois, le personnage rencontrera son grand père, l'occasion d'utiliser un véhicule sous-marin et l'action s'emballe alors. Ce n'est pas tout à fait du shoot'em up mais nous n'en sommes plus loin. Rien à voir toutefois avec la première preview du jeu, beaucoup plus rustre, désormais Beatbuddy est un avant tout un titre où il faut réfléchir dans un cadre assez reposant. Le jeu peut être classé comme une "aventure" à défilement bidimensionnel, avec tous les "si" et les "mais" de l'affaire. Il convient de laisser quelques réserves à ce sujet, car il n'est pas si simple de catégoriser le titre en question dans un genre prédéfini. La composante musicale joue en effet un rôle fondamental, puisqu'en plus d'accompagner les exploits de notre Beatbuddy, les chansons sont parfaitement synchronisées avec ce que vous voyez apparaître à l'écran, liées à vos actions et donc absolument interactives. Ce qui laisserait penser à une influence des « jeux de rythme », et en disant cela on ne s'éloignerait pas trop de la vérité. Entre autres choses, cette « contamination » contribue grandement à faire entrer le joueur dans l'univers ludique imaginaire et onirique, la mystique Symphonia, qui se présentera à vous, joueurs, dans six mondes extraordinaires, les uns plus lumineux et colorés les uns que les autres. Il y a aussi un certain facteur "action" et "shooter", surtout lorsque Beatbuddy fouille dans les sections à bord d'un navire marin - très cool -, équipé d'une arme à feu. Le gameplay du titre est très varié et solide, et en plus de terminer chaque niveau, six au total - chaque monde constitue un niveau - d'une durée d'environ une heure, vous pourrez également vous occuper à la recherche de précieux "objets de collection" qui vous permettront de débloquez des extras intéressants (surtout des illustrations, mais aussi une série d'images qui vous raconteront les vicissitudes que les développeurs ont vécues lors du développement de Beatbuddy).

Sur le plan technique, Beatbuddy affiche une charmante réalisation 2D et s'avère très proche de la mouture PC. Le graphisme est riche en détails, gorgé de couleurs vives et d'effets de lumières saisissants. Les décors et les différents éléments qui apparaissent à l'écran ont été magnifiquement dessinés à la main, et l'œil, même celui du joueur le plus exigeant, ne peut qu'en profiter. Une mention revient au level design, qui à certains moments qualifier de "brillant" serait un euphémisme : en effet, les énigmes des niveaux ont été parfaitement conçues pour donner à ce jeu remarquable un sentiment de progression enrichissant, qui chatouille le l'ego du joueur et agit comme un stimulus continu pour poursuivre l'aventure. Sans oublier les étonnantes inversions de caméra dans les niveaux les plus avancés, qui donneront une toute nouvelle saveur à une section d'un niveau récemment terminée grâce à des inversions qui dynamisent également l'expérience de jeu dans son ensemble. Le frame rate est également plus constant que les précédentes versions consoles, il est vrai que les développeurs ont eu du temps pour optimiser leur titre pour la Nintendo Switch. Cela étant, des bogues de collision sont encore présents, et certains scripts ne surviennent qu'au dernier moment. Cela aurait pu compliquer la tâche si les points de contrôle n'étaient pas aussi présent. La durée de vie s'avère assez courte, puisqu'il suffit d'environ quatre heures pour terminer la campagne. Néanmoins, la replay value est plutôt convenable, surtout que les développeurs ont inclus des images à débloquer. Le réel point fort du jeu est bien entendu la musique, dont certains thèmes sont signés par Austin Wintory (Journey) ou Parov Stelar (Chime). Au-delà des noms sur le papier, noss oreilles étaient touchées par des mélodies splendides et magnétiques.