Gilford Milton a malencontreusement perdu la mémoire et recherche ardemment son passé, quoiqu'il lui en coûtera. L'homme aux allures de mafieux s'est en effet réveillé ensanglanté sur le Fisherman Wharf de San Francisco après vraisemblablement avoir été frappé à la tête, à proximité d'un révolver et d'un cadavre. Le canevas de ce diptyque sera donc de résoudre au plus vite ce Trou de mémoire béant, alors qu'un narrateur nommé Robert Wilson (la véritable identité de Milton ?) nous permet de plonger dans les pensées d'un individu en pleine confusion mentale. En parallèle, la Police mène une enquête sur l'assassinat d'un politicien véreux, et quelques aphorismes au sein de la mafia new-yorkaise laissent à penser que les apparences pourraient être très trompeuses. Les deux affaires sont-elles liées ? Seule certitude, Milton est habile avec les armes à feu, et les indices récoltés jusqu'à présent nous permettent d'affirmer qu'il était un tueur à gages très doué. Mais chaque pièce du puzzle complique encore un peu plus la donne : Milton s'est découvert une petite amie, un frère, et même plusieurs garçonnières à New York. La présence de ce frère pourrait lui permettre de découvrir la vérité tapi dans l'ombre, mais elle va finalement précipiter sa chute.

Suite et fin de Trou de Mémoire dans un polar signé Roger Seiter très maîtrisé. L'intrigue s'avère cette fois davantage centrée sur l'enquête policière, et la personnalité de Milton évoluera beaucoup au fil d'un tome se déroulant quasi exclusivement sur la côte Est des États-Unis. Le dessin de Pascal Regnauld affiche un style semi-réaliste très soigné, offrant une ambiance sombre et des personnages particulièrement expressifs (leurs faciès sont également très caricaturaux). On retrouve essentiellement une bichromie noire et blanc pour les scènes nocturnes, alors que les couleurs passent au brun et à l'ocre durant la journée.