Peintre de talent et voyou, Guy Ribes, 65 ans, est le plus prolifique des faussaires français recensés à ce jour ayant inondé le marché de l'art pendant 30 ans. En 2005, la police a saisi plus d'une centaine de ses « faux » et en 2010 le Tribunal de Créteil l'a condamné à trois ans de prison, dont un an ferme. Guy Ribes n'a jamais rien copié. Ses Picasso, ses Matisse, ses Chagall, et autres Léger ont l'apparence trompeuse du « vrai » et égalent leurs inspirateurs. Mais combien de faux de sa main, authentifiés par des experts, vivent encore aux murs des collectionneurs, des galeries ou des musées ? Et dans les pages de catalogues raisonnés ? Guy Ribes nous livre les secrets de fabrication de ses «balourds » contant, avec une gouaille de marlou, une vie de flambe, de plaisir et d’arnaques.

Ce long documentaire s'intéresse à un homme qui a réussi à perturber tout le marché de l'art, et particulièrement celui de ses cotations. Pendant près de trois décennies, Guy Ribes a conçu des tableaux si fidèles aux traits des plus grands peintres, que ces oeuvres ont été authentifiées par des experts comme d'authentiques Chagall, Picasso, Matisse, Dali, Renoir etc. Pourtant, Guy Ribes n'a jamais voulu copier des tableaux réels, mais s'inspirer d'artistes reconnus pour imiter suffisamment leur travail afin que l'illusion soit parfaite. Il est très probable que plusieurs toiles du peintre soient encore en circulation, mais l'intéressé ne s'épanche pas sur le sujet, précisant juste lors de la lecture d'un catalogue sur l'art, qu'une quarantaine d'oeuvres citées sont de lui. Difficile de trop plaindre les victimes, entre la veuve fictive, les faux héritiers ou encore des marchands sans scrupules. Quelque part, Guy Ribes a voulu leur donner une leçon sur la notion même d'oeuvre d'art. Néanmoins, le faussaire a profité de son business, avant d'être finalement arrêté par la police après un dernier tableau qui a mal tourné. Après avoir purgé sa peine, il nous raconte à présent son histoire, avec une galerie de témoins assez nombreux (le policier qui l'a arrêté, le procureur, l'expert judiciaire et un collectionneur floué entre autres) retrouvé par Jean-Luc Leon et Jean-Baptiste Péretié. Côté bonus, le DVD comporte une bande-annonce ainsi qu'une interview de Guy Ribes intitulée "dans l'atelier".