State of Mind
Plate-forme : PC - PlayStation 4 - Xbox One - Nintendo Switch
Date de sortie : 16 Août 2018
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

 Lorsque l'esprit et la machine ne feront plus qu'un... que restera-t-il de l'humanité ?

Berlin, 2048.

Le monde est au bord de la catastrophe. Les ressources s'épuisent, la pollution de l'air et de l'eau cause des maladies, le taux de criminalité explose et la guerre fait rage. Les gouvernements et les entreprises promettent des solutions grâce aux progrès technologiques. Les androïdes et les drones remplacent les humains dans le secteur public. Tout est interconnecté, la surveillance est devenue omniprésente. Richard Nolan est l'un des rares journalistes à critiquer ouvertement cette dérive. Lorsqu'il se réveille à l'hôpital après une explosion et qu'il découvre que sa femme et son fils ont mystérieusement disparu, Richard comprend une chose : lui et sa famille sont plus que de simples témoins dans le tourbillon d'idées censées sauver l'humanité, piégée entre la réalité dystopique et l'utopie virtuelle. Ils se retrouvent désormais au cœur de cet orage. Ce drame familial évolue en un thriller sur fond de complot mondial. Le destin de l'humanité est en jeu : Une utopie virtuelle parfaite serait-elle la solution ? Un paradis virtuel qui ne serait pas affecté par les besoins matériels et les conflits ? Une super-IA pourrait-elle nous sauver, ou nous considérerait-elle comme inutiles, puisqu'elle ne pourrait pas apprendre les valeurs de la philanthropie ? À quoi ressemblera le monde après cette tempête ? Que restera-t-il de l'humanité ?

Après le succès d'Aer: Memories of Old, Daedalic Entertainment s'est lancé dans un autre jeu indépendant, utilisant les mêmes graphismes originaux, avec State of Mind. Ce thriller futuriste se déroule dans un monde dominé par la technologie et divisé face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Le récit de ce thriller néo-noir est relativement lent et se déroule à travers les yeux des deux protagonistes centraux, Richard Nolan et Adam Newman. Ces deux hommes sont parfaitement opposés et pourtant liés par le même tragique accident de voiture. Adam, par exemple, est un journaliste à succès vivant dans un appartement lumineux et spacieux avec une femme et un fils heureux. Richard est son opposé. S'il partage la même occupation, Richard ne pourrait pas être plus différent d'Adam, son mariage est en lambeaux et sa femme et son fils sont portés disparus. Depuis qu'il est sorti de son coma, Richard sent que quelque chose ne va pas du tout dans sa vie autrefois réglementée. Pour retrouver sa famille manquante et rétablir l'ordre dans sa vie déchirée, il doit solliciter l'aide d'Adam, quelqu'un qui pourrait ne pas être aussi éloigné de son monde qu'il n'y paraît. Bien que les tâches banales submergent la première heure du jeu, ces petites réalisations ont un sens. La réalité augmentée (qui est installée dans l'esprit des citoyens) permet de placer des marqueurs sur des éléments spécifiques, ce qui est utile pour tracer des détails minutieux dans l'histoire. Enquêtez sur un marqueur vert et vous connaîtrez l'étendue de la violence dans la ville, visitez le bureau de votre femme et sa disparition précipitée deviendra plus troublante. L’examen de la plupart des éléments de l’environnement révèle des indices, des relations et l’état du monde et, bien que facultatif, l’exploration du monde révèle des tensions et des traits de caractère à travers des détails subtils.

Un jeu, deux réalités.

Une des principales compétences de State of Mind consiste à changer de personnage pour faire face à chaque scénario, car le jeu est divisé en sections de monde semi-ouvertes auxquelles chaque personnage est limité. Le monde parfait d'Adam est parsemé de fragments de données égarés, de souvenirs brisés de la vie de Richards, qui ont fragmenté l'espace et le temps et causent maintenant une instabilité dans le monde d'Adam. Bien qu'Adam ne puisse pas lire ces fragments, Richard le peut, permettant aux joueurs de passer d'un personnage à l'autre, en recueillant puis en déchiffrant les données, et en démêlant un état interconnecté et stimulant de State of Mind. Le monde de ce thriller est divisé, les robots ont infiltré les maisons et la vie personnelle des gens et, bien que conçus pour atténuer le stress de la vie quotidienne, les choses se sont lentement dégradées. Des drones rouges assassinent des innocents dans les rues, les bâtiments deviennent des cibles de missiles et dans les quartiers les plus pauvres de la ville, les raids ont laissé des citoyens de côté et des cités inhabitables recouvertes de cendres. Le monde de Richard est sombre et morne, ses amis sont des toxicomanes et des journalistes surmenés. Un thème récurrent dans son monde est la colonisation de Mars, ce qui évoque la nature désespérée de ceux qui vivent à West Plaza et leur désir désespéré de la laisser derrière eux. Dans Infinity Tower, la ville d'Adam est une version utopique de la perfection, et même si sa vie personnelle est teintée par l'accident, la querelle est rare ici. Les humains et les robots vivent en paix, étant seulement menacés par la transmission de données défaillantes. Les oppositions frappantes entre chaque personnage et leur vie font de State of Mind un jeu vraiment agréable, car chaque chapitre est innovant et rafraichissant.

Visuellement, State of Mind attire tous les regards, combinant les environnements réalistes aux personnages en low poly. Daedalic Entertainment a conservé le style artistique qui lui est propre et qui porte ses fruits. Le jeu se montre plus réussi qu'Aer en raison de la représentation des protagonistes. Voir de multiples personnages modélisés avec le même modèle 3D, différenciés uniquement par leurs caractéristiques et leurs particularités, ajoutent une portée symbolique à cet univers où la réalité dystopique et l'utopie virtuelle s'entremêlent. Le jeu tournant sur l'Unreal Engine 4,  la réalisation marque forcément une nette progression depuis AER. Pour un jeu indépendant, la longueur de l'aventure est curieusement longue, les arcs sont agréables et développés tout au cours du jeu, avec un grand soin sur la manière dont évoluent les personnages et s'adaptent en fonction des situations rencontrées. Cependant, la récupération de données s'avère répétitive et fastidieuse, et hache quelque peu le rythme du jeu. Comptez environ huit heures pour conclure l'aventure, sachant que quatre fins sont proposées.  La bande son est très réussie, se fondant parfaitement avec l'univers minimaliste. Les doublages sont quant à eux proposés en anglais (ou en allemand) tandis que ses sous-titres français sont heureusement de la partie. 

VERDICT

-

Bien que State of Mind affiche un niveau d’immersion impressionnant pour un titre indépendant, il pêche quelque peu par son contenu. La moitié est divertissante, voire novatrice, et implique de démêler l'intrigue afin de dévoiler les secrets du jeu. L'autre moitié paraît être une charge tant la collecte de données s'avère prédominante. C'est un mystère qui se dévoile lentement mais qui affiche une belle finale et conclusion. Toutefois, son rythme lent pourrait décourager les plus impatients.

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