Sunstone détonne un peu dans le catalogue Panini, puisqu'il s'agit d'un projet visant résolument un public adulte. Publié outre-Atlantique chez Image Comics, cet ouvrage Sunstone : Mercy est en réalité le sixième opus de la série. Si vous avez raté les précédents, il s'agit d'une série de romans graphiques sur le thème du BDSM (Bondage Domination Sadism Masochism). Le public en a une perception, sans doute renforcée par son terrible portrait dans la tristement célèbre série "Cinquante Nuances de Grey", où tout est formaté et douloureux et où les rapports sont étranges. Toutefois, Sunstone demeure essentiellement une comédie, c'est ce qui rend la série si charmante et qui la distingue des autres dans son domaine. Alors que les cinq premiers volumes traitaient de la relation entre Lisa et Alison, le volume six marque le début de la relation entre Alan et Anne. La trame se déroule ainsi dans le passé et permet de voir comment cet étonnant couple s'est rapproché. Derrière une façade sulfureuse, le point crucial de la série concerne les relations entre les personnes, qu'il s'agisse d'amis, de conjoints ou d'amants. Comme il s'agit du sixième de la série, de nombreux personnages vous seront familiers si vous avez lu les autres volumes (et si vous ne l'avez pas déjà fait, vous devriez le faire).

Le talent de dessinateur de Stepan Sejic est en tout cas indéniable, avec des personnages aux traits finement exécutés, et des décors plutôt convaincant.). Le récit n'en fait jamais trop et ne tombe à aucun moment dans la vulgarité, même si la dimension sadomaso s'avère beaucoup plus exploitée. L'histoire d'Alan est peinte de honte et d'insécurité, ce sont des sentiments presque universels. Le voir les surmonter pour se mettre à l'aise avec lui-même et, avec le temps, véritablement confiant, constitue un arc intéressant. Le passé d'Anne nous montre une jeune femme qui aime le style gothique et la musique métal. Elle sait qui elle est, ce qu'elle veut, ce qu'elle aime et ce qu'elle n'a pas. Elle semble avoir mieux compris ses problèmes que la plupart des gens de son âge. Et puis, elle va à un concert qui finit par secouer ses fondements. Maintenant, elle doit apprendre à gérer sa vie en tant que bisexuelle, y compris les règles et les mœurs de la parade nuptiale. Sejic imprègne ces séquences de son humour si particulier, mais cela ne nuit jamais à la qualité du récit.