Notre cow-boy qui tire plus vite que son ombre a décidé de prendre des vacances pour enfin se reposer. Du moins, c'est ce qu'il croit car, quand ce n'est pas lui qui court au devant des aventures, ce sont bien les aventures qui viennent à lui, et en l'occurrence ici, le voilà devenu en un clin d’œil le richissime héritier d'une immense plantation de coton en Nouvelle-Orléans ! Il se trouve ainsi plongé malgré lui dans un univers qui lui est totalement étranger où les champs de coton sont de l'or blanc et où l'abolition de l'esclavage est encore loin d'être acceptée conduisant ainsi aux menaces de plus en plus terrifiantes du Ku Klux Klan. Mais Lucky Luke n'a évidemment pas l'intention de rester sans rien faire alors aidé de son vieil ami Bass, shérif noir qui vient justement de ramener au pénitencier certains bandits du nom de Dalton... car oui, que serait un album de Lucky Luke sans cette joyeuse fratrie qui est toujours aussi touchante qu'amusante ! On vous laisse d'ailleurs découvrir la tête de Joe quand il entend que son ennemi juré est devenu l'homme le plus riche de Louisiane ...

Cet album traite du racisme dans une Amérique en plein esclavagisme, un sujet difficile et toujours d'actualité. 74 ans après les premiers dessins du Cow-Boy solitaire par Morris, les bandes dessinées Lucky Luke ne finissent jamais de nous surprendre. On découvre dans ce volume, Bass Reeves, connu pour être le premier Afro-Américain nommé Marshal adjoint dans l’ouest du Mississipi. Lucky Luke se bat pour partager l'héritage entre les fermiers noirs mais c'est sans compter les représailles de "QQ" et du Ku Klux Klan. Notre héros du Far West réussira-t-il à introduire la justice sur les terrains mouvants des marais de Louisiane ? Dans cette bataille, il est soutenu - contre toute attente - par les Dalton, venus le détruire. Le bayou Cajuns, parias blancs du sud, et Bass Reeves, sont également de son côté. Comme d'habitude, nous apprécions aussi les jeux de mots, situations cocasses et références. Barack et Oprah deviendront-ils président et journaliste ? Mettre à l'honneur Bass Reeves est très bien pour faire connaître une figure historique trop peu connue. Par contre, la fin a paru trop peu réaliste mais nous sommes dans Lucky Luke rappelons-le pas dans Marshall Bass (Delcourt).