Bootblack tome 2
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 11 Septembre 2020
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Mikaël

Printemps 1945. Le soldat Altenberg Chrysler (dit Al) repense à sa fiancée Maggie, alors qu'il est le seul rescapé de son unité sur le front allemand. Il replonge alors dans ses souvenirs, en 1929, alors qu'il avait fugué du foyer familial, un violent incendie a emporté l'immeuble coûtant la vie de ses habitants et des parents du jeune Al. Ce fils d'immigrés allemands s'est retrouvé seul à errer dans les rues de New York et devint un bootblack, c'est à dire un cireur de chaussures, payé 10 cents pour lustrer les souliers des cols-blancs de Wall Street. Il n'avait que dix ans, la rue est devenue son seul foyer, et James "Shiny" Rasmussen seul ami. Les années passent, et en 1935, il rencontre la fameuse Maggie qu'il compte séduire, même s'ils ne sont pas du tout du même monde. Ses compagnons et lui vont un jour se voir proposer un travail qu'ils ne peuvent refuser ; Al, conscient de sa situation et désireux de séduire la belle Margaret, va alors décider d'accepter cette offre salvatrice ...

Avec Bootblack, Mikaël nous gratifie une nouvelle fois d'une série captivante, complète en deux tomes. Connu notamment pour Giant, autre BD se déroulant dans le même univers, il réaffirme sa capacité à illustrer la ville de New York avec brio. Ses planches sont claires et détaillées, et ses décors sont d'une vivacité redoutable. Si Giant se consacrait à la verticalité de la ville, Bootblack nous propose un récit plus terre-à-terre dans lequel les buildings étouffent les protagonistes. Autre petite nouveauté par rapport à la série-mère, la narration de Bootblack est agrémentée de "flashforwards" ; nous commençons par découvrir un Al engagé en Europe pendant le conflit puis nous partons à rebours pour savoir comment il s’est retrouvé dans cette situation. Ce petit ajout permet de s'immiscer encore plus dans la psychologie du jeune homme tout en vivant à travers lui les choix douloureux qu'il sera amené à faire… En bref, l’univers de Mikaël dépeint dans Bootblack et Giant est un univers à suivre. Fortement recommandé aux amateurs de récits urbains, il permet de se plonger dans toute la verticalité de New York et de s'apercevoir qu'elle n'est finalement qu'une extension des personnages de ces aventures. Le dessin en bichromie (sépia) choisi par Mikael (qui lui permet en accentuant une nuance de distinguer un lieu ou une ambiance) est un atout fort de la mise en scène... à dévorer sans modération !

VERDICT

-

Avec Giant, Mikael avait déjà mis la barre très haut. Avec Bootblack, il récidive avec succès, concluant de manière magistrale cette histoire en deux volumes d'un gamin cireur de chaussures dans le New-York des années 30 et 40. Drame, chronique sociale, allégorie des chimères et des rêves que l'on a tous un jour, avec Bootblack, Mikael invente, dessine et raconte une histoire d'un réalisme saisissant. Grâce à des textes et des cadrages parfaits, la tension et l'émotion montent au fil des pages et d'un dénouement qui nous laisse avec la boule au ventre et la larme à l'oeil.

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