Scénario : Tom Taylor, Brian Buccellato, Ray Fawkes
Dessin : Bruno Redondo, Mike S. Miller
Cet imposant volume contient Injustice : Gods Among Us Year Three 1-12 et Annual 1. Superman a gagné la guerre contre les Green Lanterns grâce à ses alliés du corps de Sinestro. Le corps est brutalement atteint et tous ses membres humains sont morts ou ont trahis. Cependant, cette guerre n'a pas été sans conséquences sur le monde. Les dégâts sont importants et les corps jonchent les rues. Des civils innocents ont été tué par le déchainement de puissance de Superman et des Gardiens. Cette guerre a définitivement ouvert les yeux du monde sur celui qui fut un héros et mis à mal le camp de Superman. Un homme en particulier en a marre. Son nom est John Constantine. Il est très puissant et la guerre a mis en danger des personnes importantes à ses yeux. Il décide de lancer les forces de la magie contre le tyran Superman. La première partie pose de nombreuses questions. Bien entendu, il ne fallait pas longtemps avant que la magie soit utilisée. C'est l'une des rares faiblesses de Superman. Mais on se pose des questions sur de nombreux personnages. Le premier est le Spectre qui se range derrière Superman sans que l'on comprenne vraiment pour quelle raison. Les auteurs décident de laisser l'énigme irrésolue. Beaucoup de personnages sont laissés dans l'ombre tandis que la résistance est totalement oubliée. En fait, l'intrigue magique est trop importante pour laisser de la place. Et Constantine prend une place très importante qui empêche d'autres personnages de se faire une place au soleil.
Lors de la deuxième partie, Batman s'allie à John Constantine afin de vaincre Superman. Pour cela, il accepte de kidnapper Raven et d'accomplir un pacte avec un démon. Malheureusement, d'autres forces magiques sont en accord avec Superman. La créature du marais par exemple mais aussi, et c'est une surprise, le Spectre dont la puissance est presque inégalée. Mais Batman a réussi à placer Superman dans un sommeil magique et son règne en est fragilisé. Le combat n'est pas terminé et l'une des prédictions de Madame Xanadu est accomplie : Wonder Woman est de retour et elle fera tout son possible pour sauver Superman et châtier ses ennemis ! Que penser de ce changement de scénariste ? Injustice pose la question du pouvoir absolu, de la tyrannie, de la nécessité d'agir en commun et de la résistance. Pour cela, Superman avait été posé comme l'homme bon qui tombe et Batman l'homme mauvais mais moral. Ça fonctionne assez bien malgré l'impression que les tomes enchainent les combats sans vraiment avancer. Un problème rendu plus important encore par le fait que l'on connait la fin. On sait que Superman gagne et que seul l'intrigue du jeu vidéo permet à Batman de finalement le vaincre. Le comics est censé nous montrer un processus et non une suite de combats. Malgré tout, ça fonctionnait encore assez bien.
Malheureusement, ce nouveau tome oublie le processus pour ne créer que des situations arbitraires dont la résolution est mal écrite. L'exemple parfait est le secret derrière le comportement du Spectre. Pire encore, ce tome donne l'impression de ne créer que des combats sans aucune substances comme si le jeu était figé. Mais le pire est Wonder Woman. Depuis le début nous pouvions nous demander pour quelle raison une femme qui incarne une guerrière chargée de défendre la paix se range dans le camp de Superman. Ce tome nous donne la réponse et elle pose de nombreux problèmes. Non seulement, la raison de Wonder Woman est difficilement tenable, mais, en plus, elle détruit tout possibilité d'exister pour elle-même. Il aurait été bien plus intéressant de laisser Superman dormir et de donner à Wonder Woman le leadership. Enfin, l'évolution d'Harley Quinn est effacée. Durant les tomes précédents elle expliquait ne plus vouloir vivre une relation abusive. Ce tome la voit tomber amoureuse d'un homme après qu'il l'ait frappée au combat...
VERDICT
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Injustice demeure une série toujours appréciable, bien que ce tome laisse dans l'ombre de nombreuses choses que nous souhaiterions voir. Tout se passe comme si les personnes en charge ne savaient pas toujours quoi faire de l'intrigue ni des personnages.