L'univers "Conjuring", avec tous ses volets officiels et ses spin-offs, compte parmi les séries d'horreur les plus réussies de l'histoire. Les deux premiers films "Conjuring" ont rapporté à eux seuls plus de 650 millions de dollars américains. L'affaire traitée dans le film est basée sur un fait réel survenu en 1981. Lors du procès, l'avocat d'Arne Cheyenne Johnson, accusé de meurtre, a affirmé que son client était possédé au moment des faits. Il a donc plaidé l'acquittement. Cette fois-ci, ce n'est pas James Wan qui est assis dans le fauteuil du réalisateur du dernier "Conjuring", mais l'artisan de l'horreur Michael Chaves, qui a déjà prouvé avec "La Malédiction de la dame blanche" qu'il maîtrisait la technique du film d'horreur. Chaves met en scène des jump-scares et des moments de choc annoncés par la musique de manière routinière et sans faute professionnelle, notamment dans le dernier acte du film. Auparavant, il établit une intrigue secondaire dans la salle d'audience, qui fait apparaître "Conjuring 3" comme un mélange de film d'horreur et de polar judiciaire.

Cette approche nouvelle et inhabituelle fait du bien au film, car elle apporte une touche de fraîcheur à la franchise. Chaves ne renonce pas pour autant aux éléments classiques de "Conjuring" et à des morceaux de décor, comme le prologue d'introduction. La phase la plus faible du film est justement la demi-heure qui caractérise tout bon exorcisme horrifique : Lorsque l'horreur se propage lentement chez Arne, l'ami de la sœur de David, et que le démon prend possession de ce dernier, Chaves ne met malheureusement pas en scène ces passages de manière particulièrement passionnante ou originale. Il se sert certes d'images atmosphériques et d'effets visuels en raison du cadre isolé et des lieux sinistres. Mais il n'y a pas de véritable suspense dans cette partie du film. Toujours est-il que l'alchimie entre Patrick Wilson et Vera Farmiga est toujours aussi bonne. Les deux acteurs principaux s'accordent parfaitement et sont merveilleusement expressifs dans leur rôle de couple de démonologues empathiques et charismatiques qui déclarent la guerre au mal. Même au tribunal.