Karneval est un shojo signé Touya Mikanagi, et dont la première parution remonte à 2008 dans le magazine japonais Monthly Comic Zero Sum. Actuellement, vingt-sept volumes ont vu le jour dans l'archipel nippon (le vingt-huit sera le dernier), et le rythme français a donc quelque peu ralenti. L'ouvrage met en scène le personnage de Nai, à la recherche de quelqu'un qui a compté pour lui, et qui a laissé comme seul trace un bracelet abandonné. Quant à Gareki, il œuvre comme pickpocket pour se débrouiller au quotidien. Un jour, les deux personnages, qui n'ont à priori aucun point commun, se rencontrent dans un manoir étrange, où ils vont bientôt devenir les criminels les plus recherchés par les agents du renseignement.

"Karneval" est toujours vivant et bien portant. L'attente des prochains volumes est longue, mais la série revient sans cesse et offre aux lecteurs ce à quoi ils sont habitués. Et qu'il est, comme d'habitude, génial, équilibrant entre manga féminin et masculin, où le charme côtoie l'action, la délicatesse féminine avec des touches plus fortes juste bonnes pour les gars. Et tout cela dans une bonne histoire de SF, pleine d'énigmes, qui a quelque chose de paresseux et d'agréable. Le combat entre le Cirque et Kafka continue. Mais cette fois, les premiers parviennent à découvrir le passage de l'ennemi et décident de s'y infiltrer. Cette mission est prise en charge par Iva et Hirato, mais que résultera-t-il de leurs actions ? Pendant ce temps, l'action s'épaissit lorsque Keshiki ordonne le meurtre de Naia. Uro doit passer à l'acte, mais Eleska se charge de protéger Naia. La lutte pour la survie commence ! Après la description de ce volume, on pourrait penser que cette fois la série est passée à un niveau plus masculin. Cela s'est déjà produit auparavant, car la série a presque alterné entre des volumes plus doux et des volumes plus orientés vers l'action. Celui-ci semble appartenir à cette dernière catégorie, mais il y a toujours eu dans "Karneval" quelque chose qui, même lorsqu'il y avait des effusions de sang et que les combats étaient assez spectaculaires, il y avait une délicatesse lyrique et, en même temps, une certaine maturité qui se voyait dans le sens avec lequel les intrigues ou les différentes scènes étaient servies. Comment pouvez-vous ne pas l'aimer ? Du charme, de l'action, une atmosphère intéressante, plus de l'humour et, bien sûr, quelques mystères qui alimentent la curiosité du lecteur. D'une part, tout cela semble si onirique qu'il en devient presque superficiel, d'autre part, cela devient mémorable et reste plus longtemps dans la mémoire du lecteur. Il est vrai qu'une grande partie de l'action est oubliée dans les intervalles entre les volumes successifs - c'est du moins ce qui nous arrive.  En plus de cela, il y a le graphisme traditionnellement génial, délicat, aéré, voire féminin, mais qui correspond parfaitement au manga. Parce qu'il peut transmettre son caractère éphémère et son dynamisme, il offre du charme et de nombreux détails, comme des costumes étranges, mais bien conçus pour ce monde, ou le design général des personnages.