Alice Guy
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 22 Septembre 2021
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Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : José-Louis Bocquet
Dessin : Catel
Couleurs : Marie-Anne Didierjean

Voilà une très belle bande dessinée-biographie des mêmes auteurs que celle sur "Joséphine Baker" - qui vient d'entrer au Panthéon - "Kiki de Montparnasse" ou encore "Olympe de Gouges". Ainsi célèbre-t-on enfin les femmes qui ont marqué notre Histoire ! Alice Guy en fait partie : d'abord secrétaire aux studios Gaumont à Paris, elle commence à réaliser ses propres films en 1896 avant de prendre en charge la production cinématographique de la société. Elle a émigré aux États-Unis avec son mari en 1907 pour promouvoir la technologie Chronophone de Gaumont et, quelques années plus tard, elle a créé et dirigé son propre studio, Solax, à Fort Lee, New Jersey. Elle retourna en Europe en 1922, ce qui marqua effectivement la fin de sa remarquable carrière cinématographique. Alice Guy est décédé en 1968; ses mémoires ont été déterrés et publiés à titre posthume en 1996.

Ce roman graphique est passionnant car il révèle non seulement la personnalité d' Alice Guy et son parcours professionnel dans un univers masculin (si l'on exclut les actrices...) mais également les avancées techniques des divers appareils de projection et la guerre déclarée entre les inventeurs et leurs investisseurs, à qui irait le plus vite... L'évolution des appareils et le besoin de divertissement d'un public de plus en plus nombreux et conquis bouleversent les entreprises qui travaillent l'image et qui doivent sans cesse trouver mieux et surtout produire beaucoup et souvent... Cette bande dessinée, outre le plaisir de lecture qu'elle provoque, a aussi le mérite de sortir de l'ombre une des pionnières du cinéma totalement oubliée, une femme exceptionnelle. Merci à Catel et Bocquet pour ce travail remarquable.

VERDICT

-

La reconnaissance tant attendue des réalisations d'Alice Guy est certainement aussi due au fait qu'elle était une femme. Les historiens du cinéma ont longtemps semblé incapables d'accueillir dans les archives plus qu'une petite poignée de femmes cinéastes, telles que Lois Weber et Dorothy Arzner. Il est en effet étonnant qu'une cinéaste qui a produit, réalisé et/ou écrit environ 1 000 films en deux décennies en France et aux États-Unis, et qui a dirigé sa propre société de production, puisse disparaître de l'industrie puis de l'histoire du cinéma. Cet album est un rappel opportun et précis de cette pionnière du septième art.

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