FRNCK tome 8 : Exode
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 08 Avril 2022
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Olivier Bocquet
Dessin : Brice Cossu
Couleurs : Yoann Guillo

Nous sommes dans les années 70 (du 20ème siècle). Cameron et Ryan Parker, deux nerds aux cheveux longs, s'apprêtent à révolutionner l'informatique de leur garage lorsque des huissiers arrivent pour saisir leur matériel, compte tenu de leurs nombreuses dettes impayées. Anoukis arrive et annonce qu'elle va tout arranger. En retour, la jeune femme leur demande une petite faveur : inventer au plus vite un smartphone... qu'ils inventeront de toute façon dans le futur ! Pour les aider, elle leur apporte le téléphone de Franck, ce jeune orphelin du 21ème siècle projeté en pleine préhistoire et dont elle a retrouvé l'appareil. Quarante ans plus tard, Cameron et Ryan y sont arrivés et Anoukis peut enfin tenter d'empêcher Franck (et son téléphone) de repartir dans le passé avec toutes les conséquences désastreuses que l'on connaît (racontées dans les sept premiers albums de la série en cours).

Le perpétuel recommencement qui consiste à survivre jour après jour, uniquement pour voir se lever le suivant, finit par prendre plus de place dans une vie humaine que le plaisir (simple) de profiter (un peu) de l'existence. Au-delà du propos métaphysique de comptoir du lecteur assoiffé, Olivier Bocquet s’amuse à bâtir son histoire autour de paradoxes temporels qui obligent les personnages à faire front commun dans un passé bigarré pour envisager leur survie dans un avenir hypothétique quoique déjà vécu. La réalité narrative de l’album est heureusement beaucoup plus évidente, fluide et compréhensible que les élucubrations du lecteur perdu dans les effluves de sa troisième verveine-vodka matinale. Pour cette amorce de fin de cycle (le prochain épisode devrait le conclure), Olivier Bocquet explicite les balades à travers les âges de ses personnages dans une espèce de chaos créatif permanent. Constamment sur le fil, il enchaine gags et explications hallucinantes sur des personnages hallucinés qui reçoivent ces révélations avec l'empathie solennelle de l’Académie française découvrant les paroles d'une chanson de Jul. Ascenseur émotionnel garanti. Ces informations délivrées au compte-gouttes font imperceptiblement avancer la compréhension de la série. Olivier Bocquet parvient ainsi à relancer son intérêt général en le saupoudrant d’un nouveau suspense insoutenable pour le final annoncé. Brice Cossu, égal à lui-même dans la beauté et l’élasticité graphiques, se voit épaulé par un Yann Guillo qui a sans doute un peu trop forcé sur les couleurs vives. Par moment, l’histoire gagnerait en intensité si certaines séquences étaient plus assombries pour accompagner les moments plus intenses ou plus intimes.

VERDICT

-

La survie comme carburant de la quête de recherche de sens. Le prochain épisode devrait faire (littéralement) boum !

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