Le narrateur, un jeune garçon, nous transporte dans un été nord-californien de 1978. À l'âge de onze ans, il part en voyage de chasse avec son grand-père, son père et le meilleur ami de son père, Tom. Le garçon déborde d'excitation : ce voyage marque son rite de passage de l'enfance à l'âge adulte et cette année, il sera autorisé à tuer son premier cerf. Il est aussi nostalgique d'une époque qui n'est pas la sienne et en colère qu'il y ait moins d'animaux à chasser qu'il y a vingt-cinq ans. Désireux de tuer, le garçon fantasme de tirer sur des oiseaux alors qu'il monte à l'arrière de la camionnette sur le chemin de la propriété familiale. A leur arrivée, le groupe est confronté à l'observation d'un braconnier dans leur ranch. Tout en espionnant l'intrus à travers la lunette d'un fusil, le garçon appuie sur la gâchette.

Dans la foulée, Vann aborde des thèmes philosophiques et théologiques. Il parsème l'histoire de méditations sur le récit de Caïn et Abel et demande pourquoi nous tuerions et si nous sommes câblés pour le faire. Vann explore la dynamique familiale masculine et l'importance, ou la pertinence, de la tradition dans notre culture moderne, en particulier une culture qui vénère le fusil. Parallèlement, il évoque magnifiquement le paysage et Goat Mountain lui-même est un personnage aussi important que ceux de chair et de sang. Ce roman brutal et d'une beauté sombre a été brillamment adapté en roman graphique par les Van Linthout père et fille, même si on peut supposer que la thématique ne sera pas la tasse de thé de tout le monde. Mais ceux qui apprécient le roman le trouveront magistral.