Les Tuniques Bleues tome 64 : Où est donc Arabesque ?
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 15 Octobre 2021
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Raoul Cauvin
Dessin : Willy Lambil

Le caporal Blutch, avec son sergent bien sûr, revient d'une mission et s'aperçoit qu'Arabesque, comme tous les autres chevaux du camp, a été réquisitionné. Le caporal autrement apathique, ou tout au plus laconique, tire dans une colère qui n'est pas française, mais américaine. Il veut récupérer sa monture, même au-delà de ses propres lignes. Un sergent Chesterfield étonnamment indulgent accompagne son subordonné. Le cheval n'est même pas si difficile à suivre, partout où il passe il laisse une trace de chaos et confusion derrière.

Il s'agit d'une formule comique, vous connaissez donc le schéma habituel. Le sergent et le caporal sont envoyés en mission, se grondent mutuellement en cours de route et échouent dans leur mission. Cette fois, c'est un peu différent. Il y a le juron habituel, mais il est retenu dans les deux sens. Le caporal est relativement reconnaissant de l'aide qu'il reçoit et le sergent, qui sent que Blutch n'est pas lui-même est étonnamment empathique. Ce que la grande perte d'un cheval peut  faire ! Ou est-ce que cet album est une réflexion mélancolique de Raoul Cauvin, qui veut montrer une fois de plus ses personnages sous leur meilleur jour, comme deux compagnons d'armes qui ne peuvent vraiment pas vivre l'un sans l'autre, même s'ils se tirent la bourre sans arrêt ? Ce qui était annoncé depuis un moment comme le dernier album des Tuniques Bleues de Raoul Cauvin, a finalement dû sortir à titre posthume, le grand maître étant malheureusement décédé cet été. L'originalité et l'étincelle de surprise que les albums ravivent s'étaient depuis longtemps estompées de la série, mais même alors, Cauvin a quand même réussi à rester fidèle à sa série et à son idée de ce qui fait qu'une histoire vaut la peine d'être racontée. Il faut le lui remettre, même sans l'idée la plus originale, Cauvin pouvait encore raconter une histoire décente. Beaucoup d'autres scénaristes qui ont le sentiment d'avoir déjà tout dit, vont trop loin et mettent ainsi sur la touche leur propre série. Cauvin ne fait pas ça. Ses derniers albums ne sont plus les plus surprenants, mais ils ont tout de même le droit d'exister. L'esprit de ses histoires n'a jamais faibli et est donc très vivant.

Le trio BeKa-Munuera a prouvé à quel point les personnages sont vivants et ce que vous pouvez gérer avec un certain nombre d'éléments typiques des Tuniques Bleues. Leur intermezzo élaboré (mais unique) a été tellement apprécié qu'il a été rapidement inclus dans la série principale en tant que partie 65 (déjà publiée). Il est vrai que les décors et ses détails sont devenus quelque peu rudimentaires au fil des ans, ses personnages sont plus gros. Mais bon, c'est couvert dans la compréhension de son très long palmarès .Outre l'âge progressivement avancé du dessinateur, on peut aussi attribuer cela à la conscience de Lambil des circonstances. La prise de conscience qu'il devrait bientôt dire au revoir à son compagnon de longue date. Le fait que la série doive désormais continuer sans son père spirituel ne signifie pas que son beau-père graphiste laisse de côté son dessin. Lambil continue. Ce sera le scénariste breton Kris (Christophe Goret) qui lancera les Tuniques Bleues à l'assaut dans la prochaine aventure à vocation irlandaise. La main fidèle de Lambil s'assurera alors, espérons-le, qu'aucun Nordiste, ni son cheval, ne bronche.

VERDICT

-

On retiendra l'album 64 des Tuniques Bleues d'autant plus que c'est le dernier dans lequel un duo iconique a collaboré aux expériences d'un duo de soldats tout aussi iconique.

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