Une catastrophe environnementale a dépeuplé le monde. À Paris, les seuls survivants sont deux groupes d'enfants de douze ans, les gens du tipi et le clan du château. Élevés sans parents ni surveillance d'adultes, les adolescents du tipi sont une tribu sauvage qui vit dans une tour Eiffel recouverte de peaux (le tipi, en fait) et se nourrit de la pêche sur la Seine ou de la chasse dans le bois de Boulogne, devenu une forêt. Les enfants du château (le Louvre) ont également grandi sans adultes, mais dès leur naissance, ils se sont trouvés inclus dans un système d'apprentissage qui leur a permis de développer un mode de vie diamétralement opposé à celui du tipi : ils sont végétariens, ils cultivent leurs propres légumes et sont éduqués. Les deux groupes, bien que conscients de l'existence de l'autre, ne sont jamais entrés en contact. Un étrange empoisonnement de l'environnement qui commence à exterminer les oiseaux et les petits mammifères modifie cet état de trêve ...

Dans ce troisième tome, le couple Alixe et Zyzo va tenter de réunir les deux tribus dans une forme d'équilibre salutaire. Cependant,  une étrange maladie va attiser toutes les passions et peut-être fissurer pour de bon la néo-société. Mais ce n'est pas tout ! Il y a de l'action à revendre dans ce tome : une découverte aussi inattendue que surprenante, le mystère du passage du nuage va donc s'épaissir; des tentatives de pouvoir dignes d'un dictateur par Ogénor, le conseiller spécial de la reine Alixe; la découverte d'un sarcophage qui va faire surgir mille questions, le déménagement dans un autre château,....bref, ça n'arrête pas ! Voici un tourbillon d'aventures entre deux bandes qui se rencontrent et s'affrontent dans un Paris totalement à leur merci, mais aussi une réflexion sur l'approche de l'environnement à laquelle les dernières générations devront faire face. Une aventure une fois encore bien ficelée avec mille pistes que Michel Bussi s'amuse à semer : des ingrédients également qui ne sont pas sans rappeler le monde contemporain. La démocratie y est interrogée ainsi que le respect dû à la nature. Le Bien et le Mal ne sont pas forcément opposés, mais liés entre eux, et c'est ce qui fait tout le sel de cette saga, qui ne reste pas manichéenne mais au contraire pose des enjeux d'importance. Il s'agit là d'un monde nouveau à construire mais qui a bien du mal à s'affranchir des erreurs du passé, voire s'y jette tête baissée. L'adolescence est aussi abordée sans la présence d'adultes et ça, c'est assez novateur. Le dessin de Djet capte parfaitement les nuances du récit tandis que l'adaptation de l'intrigue par L'Hermenier résume efficacement les principaux points du roman.