Dungeon Reset tome 1
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 05 Octobre 2022
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Daul
Dessin : Ant Studio

Dungeon Reset est un manwha toujours en cours de parution et qui a connu cent trente chapitres à ce jour aux éditions Kakao. De l'Est et de la Corée viennent encore de nombreuses propositions qui s'inscrivent dans le sillage déjà tracé par Sword Art Online (SAO) et Survival Story of a Sword King in a Fantasy World, à savoir celui de piéger une ou plusieurs personnes dans un univers construit sur les règles d'un jeu vidéo ou d'un jeu de rôle. Une merveilleuse aventure, sauf que vous n'avez pas de vies infinies et que vous ne pouvez pas entrer ou sortir librement du jeu à votre guise ; en pratique, votre première erreur est aussi votre dernière. Dans Dungeon Reset, les choses sont encore plus compliquées : les gens sont physiquement téléportés dans un nouveau monde appelé " Dungeon " qui est mis en place pour tuer les participants qui n'en sont pas dignes ; ceci est bien expliqué par le guide du premier niveau qui est un lapin blanc habillé d'une queue de pie et d'un chapeau haut de forme. Croiriez-vous les paroles d'un lapin qui parle ? Probablement pas, mais vous auriez tout faux ! Toute référence cinématographique à un lapin parlant est toujours un avertissement ou une menace à ne pas prendre à la légère : vous vous souvenez d'Alice suivant le lapin blanc ? À la fin, elle a dû faire face au Jabberwocky ; dans The Matrix, la même chose arrive à Neo qui suit son lapin blanc dans le terrier du lapin et découvre un monde fou ; et comment oublier Donnie Darko et son terrifiant lapin Frank ? Il faut toujours se fier aux paroles d'un lapin qui parle pour ne pas prendre de gros risques ! En fait, comme preuve de ce que je viens de dire, le guide du premier niveau de Dungeon Reset tue immédiatement le premier joueur qui proteste, juste pour montrer qui est le chef.

Nous en arrivons maintenant à l'histoire de notre protagoniste Dawoon, un jeune Coréen qui s'est retrouvé dans le jeu en tant que simple concurrent. Tous ses coéquipiers ont reçu une compétence utile pour affronter les adversaires ou éviter les pièges, alors que lui n'a reçu que la capacité de purifier les matériaux des poisons ou des maladies. N'étant pas un athlète et ne pouvant pas compter sur l'habileté reçue pour éviter les dangers, il devient rapidement un fardeau pour presque tout le groupe. Presque à la fin du niveau, dans un moment d'extrême frénésie, Da-Un est abandonné par ses compagnons au pied d'un puits, transpercé de pointes acérées et dont les points de vie diminuent lentement, il semble évident que son sort est désormais scellé. Heureusement, le groupe termine le niveau et reçoit sa récompense. Tous sont guéris et peuvent passer la porte du deuxième niveau, sauf Dawoon qui est piégé dans la fosse. Le niveau "Donjon" se réinitialise et se prépare à accueillir les nouveaux participants au massacre. La fosse se remplit automatiquement et il se retrouve dans un bug du système : il n'est plus un joueur reconnu mais il n'est pas mort non plus ; il se trouve dans des limbes dont il ne pourra peut-être plus jamais sortir et il doit aussi essayer de survivre à l'intérieur d'une fosse jusqu'à ce que quelqu'un parvienne à le faire sortir. La situation semble désespérée mais Da-Un retrousse ses manches et tente de trouver des solutions imaginatives. Survivre dans un monde créé pour tuer est un défi difficile, le faire sans même une compétence de combat doit être extrêmement compliqué et frustrant : pour réussir, vous devez vous serrer la ceinture comme Da-Un le fait et être extrêmement déterminé à survivre. Cette œuvre est finalement une réinterprétation ingénieuse d'un schéma plutôt éprouvé. Ant Studio, producteur de ce manga coréen, a ajouté beaucoup d'ingéniosité mais aussi une veine comico-démoniaque qui permet à cette œuvre d'être plus pétillante ; l'action ne manque pas, mais il y a quand même de nombreux moments drôles où il est agréable de suivre le protagoniste dans la réalisation de ses idées. Trouver un équilibre entre l'action et les moments plus légers aurait pu être délicat, mais les auteurs y sont parvenus avec brio. Tout en faisant un clin d'œil au style japonais, les graphismes ne nous dérangent pas car ils conservent une identité reconnaissable. Ce courant de la production coréenne, dans lequel on peut compter Dungeon Reset, est très riche et prolifique ; il existe de nombreux titres qui se font connaître également en Occident et qui ont une approche graphique très similaire : l'exemple le plus emblématique de ce courant est le très apprécié Solo Leveling.

VERDICT

-

Pourriez-vous sortir d'un monde créé spécialement pour vous tuer ? Une nouvelle proposition coréenne basée sur la synergie entre le jeu vidéo et le jeu de rôle. Un premier tome très intéressant.

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