Au crépuscule de sa vie, emprisonné et atteint de syphilis, Capone revient sur sa vie et raconte sa version des faits. Le gars ne se voit pas du tout comme un criminel mais plutôt comme une sorte de Robin des Bois armé d'une sulfateuse et de la poudre plein le nez. Au service des autres et en particulier de la communauté italo-américaine, ses multiples trafics d'alcool de contrebande auraient très fortement contribué à lutter contre le chômage. Bon, et de temps en temps il y a quelques dommages collatéraux, quelques morts, quelques passages à tabac... vous n'avez jamais fait de boulettes, vous, peut-être ?

Prendre un figure mondiale du banditisme et le mettre dans une position « d’infériorité affective » afin qu’il raconte son histoire pour qu’elle puisse être vue sous un angle positif est assez original. C’est le grand coup de force de Swann Meralli qui arrive a en tirer des situations comiques où le dessin contredit les propos. On entre alors dans une forme de schizophrénie où l’envie de comprendre Capone et de donner un peu de crédibilité à son récit est presque tentante :) Mais la force des planches de PF Radice et sa capacité à illustrer la boucherie et la violence du personnage central nous ramène aussitôt sur terre. Les dessins crayonnés sont splendides de détails et de mouvement. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en l’ouvrant si ce n’est que nous étions convaincu par le style graphique, on en ressort amusé et très satisfait de ce bon moment de lecture.