Il y a 42 000 ans, le prêtre maléfique Azzul Gotha a été emprisonné et enterré vivant avant d'avoir pu conclure ses affaires avec les dieux des vers. Aujourd'hui, il se passe des choses étranges au musée Whistler, dans le Massachusetts, où un certain sarcophage est exposé... Le major Damson et son équipe arrivent pour enquêter mais arrivent-ils trop tard pour arrêter les événements en cours ? Une balle est sur le point d'annoncer l'arrivée des jours les plus sombres de l'horreur que le monde ne verra jamais..

Un petit musée est sur le point d'ouvrir une nouvelle exposition présentant des objets archéologiques provenant d'Hyperborée (une ancienne civilisation mythique enfouie sous la glace de l'Arctique), dont le sarcophage d'Azzul Gotha. Gotha était un ancien nécromancien hyperboréen qui adorait les dieux maléfiques des vers. Il a été enterré vivant avec un médaillon sacré le scellant à l'intérieur. Eh bien, le médaillon a disparu, tout comme la momie d'Azzul Gotha. Des experts hyperboréens sont appelés. Ils découvrent bientôt que les autres momies du musée reviennent à la vie et que Gotha a un plan pour livrer le monde aux dieux-vermisseaux, tout comme il prévoyait de le faire il y a quarante-deux mille ans.  L'histoire partage beaucoup avec l'univers de Hellboy de Mignola. L'ancienne société d'Hyperborée est présente dans les deux histoires, ainsi qu'une équipe d'experts en paranormal. Cette équipe est entièrement humaine et un seul personnage possède des capacités paranormales : il peut envoyer son esprit pour espionner Azzul Gotha, un peu comme Johann Krauss dans l'univers de Hellboy. Revenir en arrière pour lire le début d'une série, et combler les lacunes, est toujours une entreprise risquée. Vous aurez une vue d'ensemble, mais si vous savez déjà comment cela se termine, vous devez vous demander quel était le but. Heureusement, ce n'est pas le cas avec "Le champion des vers" (Champion of the Worms). Bien qu'il conduise aux événements de "Zombie World", c'est aussi une histoire autonome, à part entière, qui a beaucoup à offrir aux fans d'horreur.

Pour une série initiale de seulement trois numéros, ce comics est très riche en arrière-plan et donne clairement aux lecteurs envie d'en savoir beaucoup plus sur l'hyperborée dans la fiction fantastique. Il y a aussi un soupçon de Lovecraft avec l'atmosphère humide et oppressante qui en résulte. L'illustration n'était pas tout à fait spectaculaire (nous y reviendrons dans un instant) mais on ne pouvait pas nier l'étrange ambiance d'un autre monde qui faisait de " Champion of the Worms " une lecture délicieuse et pleine de frissons. Lorsque les zombies font leur apparition, les scènes d'action qui en résultent sont bien dessinées et donnent une bonne impression de combat rapide et frénétique. La capacité d'Eustace St. John à se manifester sur le plan psychique est également bien rendue et juste un peu effrayante. Après avoir contemplé la magnifique couverture de Mignola, il est dommage qu'il n'ait pas poursuivi le travail artistique à l'intérieur. Il n'y a rien de mal avec le dessin de McEown, mais il peut rappeler les "Aventures de Tintin" de Herge à des moments inopportuns. Ce n'est pas ce qu'on envisage de regarder en lisant une bande dessinée d'horreur, et ce sentiment est encore renforcé dans la toute nouvelle édition couleurs proposée à l'occasion des 25 ans de ce classique. L'album comporte également un carnet de croquis et les couvertures originales de Mike Mignola.