Brésil 1972, quelque part au fin fond de l'Amazonie. Après la mort de sa mère, Max veut enfin savoir qui est son père. Pour le savoir, il part pour le village isolé de Kalimboantão, quelque part en Amazonie, où sa mère a vécu longtemps et a donné naissance à Max. Mais il se passe beaucoup de choses entre son arrivée et les événements du troisième tome. Désormais, Max a finalement retrouvé son paternel (alias le manchot) mais son amie Baia, une femme indigène qu'il a rencontrée à Kalimboantão, a fui dans la jungle avec le Capitaine Rego. Eux-mêmes sont recherchés par les hommes du chef du camp des travailleurs, Hermann, qui veut savoir ce qui s'est passé entre le manchot et sa fille. Cette dernière était en effet à bord de l'avion piloté par le manchot lorsqu'il s'est crashé en pleine forêt, avec un important trésor en son sein. Plus de dangers se cachent dans les profondeurs de la jungle que la maladie et la faune.

Il ne faut pas se laisser tromper par le style des dessins, car cette série de BD n'est pas pour les nerfs fragiles - ni pour les enfants. Les personnages sont très exagérés et rappellent des bandes dessinées - plutôt destinées aux enfants - comme Astérix et Obélix ou Tintin. Et puis, un type se fait tirer dans la tête, le suivant est tué à coups de balle de baseball. Cette tension entre les personnages cartoonesques et la violence très explicite est pour le moins exigeante. Lorsqu'on ouvre une bd écrite par Regis Loisel on sait qu'on va trouver un goût particulier tant sa recette aventure / amour / quête est maitrisé de façon subtile. Ici les ingrédients sont un petit jeune à la recherche de son père, un brésil amazonien des années 70, quelques belles gueules et beaux salopards. Les pages défilent, les histoires émergent puis s'entrecoupent, tout va à mille à l'heure à tel point qu'un tome terminé est vite re-ouvert ou que la suite ne peut rester fermée. Les dessins d' Olivier Pont sont ultra détaillés, réalistes et reproduisent parfaitement l'ambiance étouffante de la jungle et de ses occupants. Enfin chaque tome apporte son lot suffisant à l'histoire et son équivalent en terme de densité, de rire ou de salopards. D'une part, le récit avance très vite et on a à peine le temps de prendre l'air que le drame suivant se produit déjà. D'autre part, cela ne laisse guère de place au développement des personnages ou à la construction d'une relation. Ce n'est certes pas si grave.